• « Non pas en arriver au point où l’on ne dit plus je, mais au point où ça n’a plus aucune importance de dire ou de ne pas dire je. Nous ne sommes plus nous-mêmes. (...) Nous avons été aidés, aspirés, multipliés. » (Gilles Deleuze et Félix Guattari, Rhizome, Ed. Minuit, 1976, p. 7.)
  • « Désubjectivation : Abolissement de la forme aliénée sous laquelle l’individu est constitué en sujet, au profit d’une subjectivation sans assujettissements. » (Elisabeth Rigal, « Désubjectivation », in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert Sasso et Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n° 3, Printemps 2003, p. 75.)
  • « 1) La désubjectivation se dit d’un sujet « sans identité, toujours décentré » (L’Anti-Œdipe, 1972, p. 27), qui s’ouvre à la multiplicité de ses individuations possibles (au lieu de s’inventer une identité) et se laisse disloquer par la virtualité multidimensionnelle de l’Aiôn (au lieu de se cramponner à l’actualité de Chronos).
    2) Elle représente en conséquence un « exercice sévère de dépersonnalisation » (Pourparlers, 1990, article de 1973), s’accomplissant dans la « corrélation du Je fêlé avec le moi dissous » (Différence et répétition,1968, p. 332), et dont l’enjeu est de libérer le sujet des « mystifications de l’histoire opérées au nom du progrès de la conscience et du devenir de la raison » (Critique, n° 274, 1970).
    3) Elle fait paraître le caractère indécidable et instable du devenir-sujet - c’est-à-dire, montre que le sujet, toujours issu d’un « synthèse passive » qui lui permet d’exister en « contractant » les forces d’où il procède, ne peut aller que d’une « synthèse disjonctive » à une autre, en changeant constamment de « point de vue » et en faisant communiquer les différents points de vue qu’il expérimente.
    4) Elle est le mode d’individuation en intensité d’un sujet qui intériorise le dehors et dont le rapport au dehors est aussi - et constitutivement - un rapport au temps pur. » (Elisabeth Rigal, « Désubjectivation », in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert Sasso et Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n° 3, Printemps 2003, p. 76.)