A mesure que nous imaginerons une passion plus grande de l’objet aimé à notre égard, nous nous glorifierons davantage.

Démonstration

Nous faisons effort, autant qu’il est en nous (par la Propos. précéd.), pour que l’objet aimé nous aime à son tour, ou autrement (par le Scol. de la Propos. 13) pour que l’objet aimé éprouve un sentiment de joie, uni à l’idée de nous-mêmes. Par conséquent, à mesure que nous imaginons dans l’objet aimé une joie plus grande dont nous sommes la cause, cet effort est favorisé avec plus d’énergie ; en d’autres termes (par la Propos. 11, et son Scol.), nous éprouvons plus de joie. Or, quand nous nous réjouissons de la joie que nous avons causée à un de nos semblables, nous nous regardons nous-mêmes avec une joie nouvelle (par la Propos. 30). Donc, à mesure que nous imaginerons une passion plus grande de l’objet aimé à notre égard, plus grande sera la joie que nous aurons à nous regarder nous-mêmes, ce qui revient à dire (par le Scol. de la Propos. 30) que nous nous glorifierons davantage. C. Q. F. D.