• « On peut appeler eccéités ou heccéités ces individuations qui ne constituent plus des personnes ou des ’’Moi’’. Et la question surgit : ne sommes-nous pas de telles eccéités plutôt que des ’’moi’’ ? (...) Nous croyons que la notion de sujet a perdu beaucoup de son intérêt au nom des singularités pré-individuelles et des individuations non-personnelles. » (Gilles Deleuze, « Un concept philosophique », Cahiers Confrontation, n° 20, hiver 1989, pp. 89-90 ; ou « A Philosophical Concept… », Topoi, n° 7, 2 septembre 1988.).
  • « Une heccéité n’a ni début ni fin, ni origine ni destination ; elle est toujours au milieu. Elle n’est pas faite de points, mais seulement de lignes. Elle est rhizome. » (Gilles Deleuze et Félix Guattari, Capitalisme et schizophrénie, tome 2 : Mille plateaux, Ed. de Minuit, 1980, p. 321.)
  • « L’heccéité désigne « toute individuation [qui] ne se fait pas sur le mode d’un sujet ou même d’une chose » (Dialogues, 1977, p. 111). Elle sert à « déterminer un champ transcendantal impersonnel et pré-individuel, (...) qui ne se confond pas pourtant avec une profondeur indifférenciée [et ne peut] pas être déterminé comme celui d’une conscience. (...) Ce qui n’est ni individuel ni personnel, au contraire, ce sont les émissions de singularités (...) [qui] président à la genèse des individus et des personnes » (Logique du sens, 1969, pp. 124-125). » (Anne Sauvagnargues, « Heccéité », in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert Sasso et Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n° 3, Printemps 2003, p. 172.)
  • « Le plan de transcendance rapporte l’individuation à des formes substantielles, des sujets ; le plan d’immanence ou de consistance, « ne connaît pas (...) des sujets, mais plutôt ce qu’on appelle des ’’heccéités’’ » (Dialogues, 1977, p. 111). « Il n’y a plus de formes, mais seulement des rapports de vitesse entre particules infimes d’une matière non formée. Il n’y a plus de sujet, mais seulement des états affectifs individuants de la force anonyme » (« Spinoza et nous », Revue de synthèse, Janv.-Sept. 1978, p. 172). » (Anne Sauvagnargues, « Heccéité », in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert Sasso et Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n° 3, Printemps 2003, p. 173.)