LE POP’ART EN QUELQUES DATES

  • 1956 : Lawrence Alloway (critique d’art anglais et précurseur du mouvement Pop’art) organise une exposition à Londres « This is Tomorrow » qui présente déjà des éléments de la culture Pop’art ( portraits de Marilyn Monroe, publicité de films etc…
  • entre 1957 et 1962 : Les premiers grands artistes du mouvement artistique Pop’art organisent leur premières expositions ( Rauschenberg, Warhol, Lichtenstein ).
  • 1962 : Mort de Marilyn Monroe, date à laquelle Andy Warhol produit une de ces œuvre les plus célèbre : Le portrait de Marilyn reproduit de toutes les couleurs .
  • 1964 : Rauschenberg reçoit le grand prix de la 34è Biennale de Venise. L ’art américain est prédomine maintenant l’art européen.
  • 1971 : Exemple de collaboration entre différents domaines de la culture Pop. A. Warhol conçoit la pochette du disque des Rolling Stones « Sticky Fingers ».
  • 1974 : Lawrence Alloway organise une rétrospective globale du mouvement Pop’art et le qualifie de mouvement appartenant désormais au passé .
  • 2001 : Exposition au centre Georges Pompidou sur les années Pop’ .

Qu’est ce que le Pop’Art ?

1. Une culture populaire

Soupe Campbell
http://www.blue.fr/andy/galerie.htm

Le mouvement Pop’art est avant tout une culture propre à la société de consommation.
En effet, il s’inspire avant tout du pouvoir des image largement développé dans les films, affiches publicitaires, télévision etc.
La reproduction ci dessus est une œuvre d’Andy Warhol (surnommé le Pape du Pop), caractéristique du Pop’art. Il expose ici plusieurs modèles de boîte de soupe Campbell, objet standardisé produit en masse et uniquement destiné à la consommation.

A travers ces productions, l’artiste met l’accent sur les caractéristiques principales de cette société, à savoir le développement, la consommation, la production de masse et les loisirs. Les artistes empruntent donc leurs matériaux à cette nouvelle culture, les retravaillent ou les exposant parfois sans modifications, créant ainsi une nouvelle forme d’art, indissociable de son contexte.

Cette nouvelle perception des objets que nous imposent ces différents artistes développe ce que l’on pourrait appeler une « esthétisation » de la société. En effet, ces objets produits en masse d’abord destinés à la consommation directe sortent de leur contexte habituel pour être considéré, non plus comme simple bien de consommation ordinaire, mais comme œuvre à proprement parler.

L’art n’est plus considéré comme objet de divination qui nous touche peu mais bien comme ouverture sur la vie ordinaire, proche des spectateurs, incités à poser un regard nouveau sur l’image. Ainsi, d’après Andy Warhol « une fois qu’on a commencé à penser pop, on ne peut plus voir l’Amérique de la même façon. »

Toutefois, il ne faut pas oublier que le Pop’art apporte d’abord une vision à la fois ironique et très lucide sur la société de consommation, comme l’indique le peintre anglais Hamilton, qui définie son art de « populaire, éphémère, jetable, bon marché, produit en masse, spirituel, sexy, plein d’astuces, fascinant et qui rapporte gros », définition applicable à la fois au mouvement pop mais aussi à la culture de masse.

Ce nouveau mouvement ne touche cependant pas seulement l’art pictural, mais aussi la sculpture, le mobilier, la musique, le cinéma etc.

2. Des techniques inspirées des mass-médias

Par ailleurs, ce mouvement prend aussi appui sur tous les nouveaux moyens de production mis en œuvre dans la production de masse. Nous avons par exemple les œuvres de Roy Lichtenstein qui reproduit en grande quantité et de façon surdimensionnée les effets que laissent les machines d’impression sur les articles de journaux ou les reproductions de photos . ( voir ci-dessous )


(Roy Lichtenstein 137x137)

D’autre part, un autre côté de la société de consommation est mis en relief dans le Pop’art : La reproduction infinie.

Pour ce faire, les artiste utilisent un système de pochoirs, leur permettant de reproduire les œuvres autant de fois qu’il le souhaitent tout en ayant la possibilité d’en modifier certains détails, comme la couleur par exemple. C’est ce que l’on appelle le technique de la sérigraphie.

Cette technique de reproduction est utilisé par les artiste dans leurs œuvres

(Voir soupe Campbell d’Andy Warhol ou encore ses célèbres portraits de Marilyn Monroe reproduits en grande quantité ) afin de faire perdre le caractère unique de l’ oeuvre et donc de modifier la relation de contemplation qui s’installe avec le spectateur. En effet, le tableau n’est plus contemplé pour sa singularité ni pour son unicité comme aurait pu l’être une œuvre classique.

L’artiste présente par ce biais une réflexion sur l’anonymat, la banalité, la standardisation et l’uniformité de la société contemporaine.

3. « A l’avenir, il y a un quart de siècle, tout le monde sera célèbre »

Cette remarque d’Andy Warhol, caractéristique de son travail, est une sévère critique de la disparition de l’anonymat dans la société contemporaine et de la banalisation de toute production. Nous pouvons faire allusion ici aux innombrables reproductions de tableaux très célèbres, comme par exemple les toiles impressionnistes qui sont reproduites en grande quantité et donc accessibles par les particuliers. On note ainsi la disparition de la distinction entre œuvre d’art et art décoratif. L’intérêt de l’œuvre est donc moindre que si elle était unique. Warhol porte donc en 1960 une vision quasi-prophétique de ce que sera la banalisation de l’art 40 ans plus tard. En effet, comment nier les nouveaux phénomènes qui sont apparus à la télévision comme « Popstar » ou encore « Star-academy » rendant le succès et la reconnaissance accessible à des gens ordinaires .

4. La négation même de l’art

Les artistes de Pop’art ne puisent jamais dans une quelconque tradition artistique pour réaliser leurs œuvres. Ils trouvent l’inspiration uniquement dans le monde qui les entoure ( idées, matériaux, techniques etc.).

Selon Andy Warhol « les grands magasins sont un peu comme des musés ».

De plus il ne cache absolument la véritable finalité de ses œuvres, à savoir le commerce, « le business » : « Etre bon en affaires est la forme d’art la plus fascinante » .

Mais en dépassant le stade de la simple provocation à laquelle on pourrait penser en lisant ces propos, il semble que le Pop’Art soit exactement le miroir de la société de consommation. En effet, l’absence de culture dont cette société fait preuve est directement traduite dans les œuvres appartenant au mouvement Pop.

Le mouvement Pop’art, concernant essentiellement l’art pictural, mais aussi l’art sculptural, l’architecture, le design, le cinéma etc. est insaisissable si on en ignore son contexte social, économique et culturel.

Aussi populaire et accessible que l’est la société de consommation, reflet à la fois lucide et satyrique de cette société, ce mouvement restera un des grands mouvements artistiques de la fin du XXè siècle.