EII - Proposition 29

  • 21 avril 2004

L’idée de l’idée d’une affection quelconque du Corps humain n’enveloppe pas la connaissance adéquate de l’Âme humaine.

DÉMONSTRATION

L’idée d’une affection du Corps humain en effet (Prop. 27) n’enveloppe pas la connaissance adéquate du Corps lui-même, en d’autres termes n’en exprime pas adéquatement la nature ; c’est-à-dire qu’elle ne s’accorde pas adéquatement avec la nature de l’Âme (Prop. 13) ; par suite (Ax. 6, p. I), l’idée de cette idée n’exprime pas adéquatement la nature de l’Âme humaine, autrement dit n’en enveloppe pas la connaissance adéquate. C.Q.F.D. [*]


Idea ideæ cujuscunque affectionis corporis humani adæquatam humanæ mentis cognitionem non involvit.

DEMONSTRATIO :

Idea enim affectionis corporis humani (per propositionem 27 hujus) adæquatam ipsius corporis cognitionem non involvit sive ejus naturam adæquate non exprimit hoc est (per propositionem 13 hujus) cum natura mentis non convenit adæquate adeoque (per axioma 6 partis I) hujus ideæ idea adæquate humanæ mentis naturam non exprimit sive adæquatam ejus cognitionem non involvit. Q.E.D.


[*(Saisset :) Aucune idée de l’idée d’une affection quelconque du corps humain n’enveloppe une connaissance adéquate de l’âme humaine. Démonstration En effet, l’idée d’une affection du corps humain n’enveloppe point (par la Propos. 27) une connaissance adéquate de l’âme humaine ; en d’autres termes, elle n’en exprime pas la nature d’une façon adéquate ; ou enfin, elle ne s’accorde pas d’une façon adéquate avec la nature de l’âme (par la Propos. 13). En conséquence (par l’Axiome 6, partie 1) l’idée de cette idée n’exprime pas non plus, d’une façon adéquate, la nature de l’âme humaine ; en d’autres termes, elle n’en enveloppe pas une connaissance adéquate. C.Q.F.D.

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