On ne s’était jamais demandé si l’homme était, adapté ou avait besoin de s’adapter aux outils dont il se servait : autant vouloir l’adapter à ses mains. Le cas des machines est tout différent. Tandis que les outils d’artisanat à toutes les phases du processus ; de l’oeuvre restent les serviteurs de la main, les machines exigent que le travailleur les serve et qu’il adapte le rythme naturel de son corps à leur mouvement mécanique. Cela ne veut pas dire que les hommes en tant que tels (…)
Philosophie classique et philosophie contemporaine. Préparation au baccalauréat. Conférences et émissions audios de philosophie. Rancière, Birnbaum, Matheron, Althusser, Deleuze, Epicure. Matérialisme et philosophie.
Articles les plus récents
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Le monde des machines s’apparente à la nature.
21 septembre 2011, par Arendt, Hannah -
Le voeu de la technique moderne : échapper à la condition humaine terrestre
21 septembre 2011, par Arendt, HannahLa Terre est la quintessence même de la condition humaine, et la nature terrestre, pour autant que l’on sache, pourrait bien être la seule de l’univers à procurer aux humains un habitat où ils puissent se mouvoir et respirer sans effort, et sans artifice. L’artifice humain du monde sépare l’existence humaine de tout milieu purement animal, mais la vie elle-même est en dehors de ce monde artificiel, et par la vie l’homme demeure lié à tous les autres organismes vivants. Depuis, quelque temps, (…)
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A chaque société correspond un type de machines
21 septembre 2011, par Deleuze, GillesIl est facile de faire correspondre à chaque société des types de machines, non pas que les machines soient déterminantes, mais parce qu’elles expriment les formes sociales capables de leur donner naissance et de s’en servir. Les vieilles sociétés de souveraineté maniaient des machines simples, leviers, poulies, horloges ; mais les sociétés disciplinaires récentes avaient pour équipement des machines énergétiques, avec le danger passif de l’entropie, et le danger actif du sabotage ; les (…)
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Les effets de la mécanisation du travail
20 septembre 2011, par Marx, KarlLe point de départ de la grande industrie est le moyen de travail qui une fois révolutionné revêt sa forme la plus développée dans le système mécanique de la fabrique. Avant d’examiner de quelle façon le matériel humain y est incorporé, il convient d’étudier les effets rétroactifs les plus immédiats de cette révolution sur l’ouvrier.
1. Appropriation des forces de travail supplémentaires. Travail des femmes et des enfants.
En rendant superflue la force musculaire, la machine permet (…) -
La nécessité d’une culture technique
20 septembre 2011, par Simondon, GilbertSi l’homme ressent souvent une frustration devant la machine, c’est parce que la machine le remplace fonctionnellement en tant qu’individu : la machine remplace l’homme porteur d’outils. Dans les ensembles techniques des civilisations industrielles, les postes où plusieurs hommes doivent travailler en un étroit synchronisme deviennent plus rares que par le passé, caractérisé par le niveau artisanal. Au contraire, au niveau artisanal, il est très fréquent que certains travaux exigent un (…)
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L’homme est le chef d’orchestre de la société des objets techniques
20 septembre 2011, par Simondon, GilbertLe désir de puissance consacre la machine comme moyen de suprématie, et fait d’elle le philtre moderne. L’homme qui veut dominer ses semblables suscite la machine androïde. Il abdique alors devant elle et lui délègue son humanité. Il cherche à construire la machine à penser, rêvant de pouvoir construire la machine à vouloir, la machine à vivre, pour rester derrière elle sans angoisse, libéré de tout danger, exempt de tout sentiment de faiblesse, et triomphant médiatement par ce qu’il a (…)
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La machine et l’outil
20 septembre 2011, par Mumford, LewisQu’est-ce que la machine ? Exception faite des machines simples de la mécanique classique, le plan incliné, la poulie, etc., le sujet reste confus. La plupart des écrivains qui ont étudié l’âge de la machine ont considéré celle-ci comme un phénomène tout à fait récent, comme si l’artisanat n’avait employé des outils que pour transformer le cadre, l’environnement. Ces préjugés sont dénués de fondements. Depuis trois mille ans au moins, les machines constituent l’essentiel de notre patrimoine (…)
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Y a-t-il un monde des machines ?
17 septembre 2011, par Jean-Luc DerrienMachines
Hannah Arendt, Le monde des machines s’apparente à la nature..
Henri Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion, chapitre IV, « mécanique et mystique ».
Karl Popper (et John Eccles), Les hommes sont des fins en soi, non des machines.
Lewis MUMFORD, La machine et l’outil
Gilbert Simondon, L’homme est le chef d’orchestre de la société des objets techniques ; La nécessité d’une culture technique.
K. Marx, Les effets de la mécanisation du travail
G. Deleuze, (…) -
Mécanique et mystique
17 septembre 2011, par Bergson, HenriBeaucoup estiment que c’est l’invention mécanique en général qui a développé le goût du luxe, comme d’ailleurs du simple bien-être. Même, si l’on admet d’ordinaire que nos besoins matériels iront toujours en croissant et en s’exaspérant, c’est parce qu’on ne voit pas de raison pour que l’humanité abandonne la voie de l’invention mécanique, une fois qu’elle y est entrée. Ajoutons que, plus la science avance, plus ses découvertes suggèrent d’inventions ; souvent il n’y a qu’un pas de la (…)
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Les hommes sont des fins en soi, non les machines
15 septembre 2011, par Jean-Luc DerrienÀ chaque fois qu’un homme meurt, un univers entier est détruit. Les être humains sont irremplaçables ; et parce qu’ils sont irremplaçables, ils sont clairement très différents des machines. Ils sont capables de jouir de la vie, capables de souffrir, et de faire face à la mort avec conscience. Ce sont des « soi » ; ils sont fins en soi, comme le dit Kant. Cette vue me semble incompatible avec la doctrine matérialiste qui soutient que les hommes sont des machines (…) Les machines ne sont (…)