Quatrième Partie : "De la servitude humaine, ou de la force des affects"

EIV - Proposition 31 - corollaire

EIV - Proposition 29 ; EIV - Proposition 31.




Il suit de là qu’à mesure qu’une chose a plus de conformité avec notre nature, elle nous est d’autant plus utile, c’est-à-dire d’autant meilleure ; et réciproquement, à mesure qu’une chose nous est plus utile, elle a plus de conformité avec notre nature. Car, en tant qu’elle n’a pas de conformité avec notre nature, elle en diffère nécessairement ou elle lui est contraire. Si elle en diffère, elle ne pourra nous être ni bonne, ni mauvaise (par la Propos. 29). Si elle lui est contraire, elle sera donc contraire à ce qui a de la conformité avec notre nature ; en d’autres termes (par la Propos. précéd.), contraire à notre bien, ou mauvaise. Aucune chose ne peut donc nous être bonne qu’à condition d’avoir de la conformité avec notre nature ; et par conséquent, à mesure que cette conformité est plus grande, la chose en question nous est d’autant plus utile, et réciproquement. C. Q. F. D.