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I, art 27 - La définition des passions de l’âme ; I, art. 50 - Qu’il n’y a point d’âme si faible qu’elle ne puisse, étant bien conduite, acquérir un pouvoir absolu sur ses passions.
Je passe enfin à cette partie de l’Éthique qui a pour objet de montrer la voie qui conduit à la liberté. J’y traiterai de la puissance de la raison, en expliquant l’empire que la raison peut exercer sur les passions ; je dirai ensuite en quoi consistent la liberté de l’âme et son bonheur ; on pourra mesurer alors la différence (...)
EV - Préface
Si deux actions contraires sont excitées dans un même sujet, il faudra nécessairement qu’un changement s’opère dans toutes deux ou dans l’une d’elles jusqu’à ce qu’elles cessent d’être contraires.
EV - Axiome 2
EIII - Proposition 7.
EV - Axiome 1
La puissance d’un effet se définit par la puissance de sa cause, en tant que l’essence de cet effet s’explique ou se définit par l’essence de sa cause.
Cet axiome est évident par la Propos. 7, part. 3.
EV - Proposition 1
EII - Proposition 6 - corollaire ; EII - Proposition 7 (et EII - Proposition 7 - corollaire) ; EII - Proposition 18.
EIII - Proposition 2.
EV - Axiome 2
Les affections corporelles ou images des choses s’ordonnent et s’enchaînent exactement dans le corps suivant l’ordre et l’enchaînement qu’ont dans l’âme les pensées et les idées des choses. Démonstration
L’ordre et l’enchaînement des idées sont identiques (par la Propos. 7, part. 2) à l’ordre et l’enchaînement des choses, et réciproquement (par le (...)
EIII - Définitions des affects - 06 ; EIII - Définitions des affects - 07.
EV - Proposition 1
Si nous dégageons une émotion de l’âme, une passion, de la pensée d’une cause extérieure, en associant à cette passion des pensées d’une autre espèce, l’amour ou la haine dont cette cause extérieure était l’objet et tous les mouvements de l’âme qui en étaient la suite doivent disparaître aussitôt. Démonstration
Ce constitue en effet la forme ou l’essence de l’amour ou de la haine, c’est un sentiment de joie ou (...)
EII - Proposition 21 (et EII - Proposition 21 - scolie).
EIII - Proposition 3 ; Ethique III - Définition générale des affects.
EV - Proposition 2
Une affection passive cesse d’être passive aussitôt que nous nous en formons une idée claire et distincte. Démonstration
Une affection passive, c’est une idée confuse (par la Déf. génér. des passions) ; si donc nous nous formons de cette affection même une idée claire et distincte, cette idée ne se distinguera de l’affection, en tant que l’affection est (...)
EV - Proposition 3
Une affection, à mesure qu’elle nous est mieux connue, tombe de plus en plus sous notre puissance, et l’âme en pâtit de moins en moins.
EV - Proposition 4
EII - Proposition 12 ; EII - Proposition 13 - (Lemme 2) ; EII - Proposition 38.
EV - Proposition 3 - corollaire
Il n’y a pas d’affection du corps dont nous ne puissions nous former quelque concept clair et distinct. Démonstration
Ce qui est commun à toutes choses ne se peut concevoir que d’une manière adéquate (par la Propos. 38, part. 2), et conséquemment (par la Propos. 12 et le Lemme 2, placé après le Scol. de la Propos. 13, part. 2), il n’y a aucune affection du corps dont nous ne (...)
Ethique III - Définition générale des affects.
EV - Proposition 4.
EV - Proposition 4
Il suit de là qu’il n’y a aucune passion dont nous ne puissions nous former quelque concept clair et distincte. Car une passion, c’est (par la Déf. génér. des passions) l’idée d’une affection du corps, et toute affection du corps (par la Propos. précéd.) doit envelopper quelque concept clair et distinct.
EV - Proposition 4 - (...)
EI - Proposition 36.
EII - Proposition 40.
EIII - Proposition 3 ; EIII - Proposition 31 - corollaire.
EIV - Proposition 37(dem. 2) et EIV - Proposition 37 - scolie 1 ; EIV - Proposition 59 ; EIV - Proposition 61.
EV - Proposition 2.
Puisqu’il n’y a rien d’où ne résulte quelque effets (par la Propos. 36, part. 1), et puisque tout ce qui résulte d’une idée qui est adéquate dans notre âme est toujours compris d’une façon claire et distincte (par la Propos. 40, part. 2), il s’ensuit que chacun de nous (...)
EII - Proposition 35 - scolie.
EIII - Proposition 49.
EIV - Proposition 11.
EV - Proposition 4 - scolie
De toutes les passions qu’un objet nous peut faire éprouver, la plus forte, toutes choses égales d’ailleurs, est celle que nous ressentons pour un objet que nous imaginons purement et simplement sans nous le représenter comme nécessaire, ou comme possible, ou comme contingent. Démonstration
Notre passion pour un être que nous nous représentons comme libre est plus forte que pour un être (...)
EI - Proposition 28 ; EI - Proposition 29.
EIII - Proposition 48.
EV - Proposition 5.
EV - Proposition 5
En tant que l’âme conçoit toutes choses comme nécessaires, elle a sur ses passions une plus grande puissance : en d’autres termes, elle est moins sujette a pâtir. Démonstration
L’âme comprend que toutes choses sont nécessaires (par la Propos. 29, part. l), et qu’elles sont déterminées à l’existence et à l’action par l’enchaînement infini des causes (par la Propos. 28, part. 1) ; et en (...)
EV - Proposition 6
A mesure que cette connaissance que nous avons de la nécessité des choses s’applique davantage à ces objets particuliers que nous imaginons de la façon la plus distincte et la plus vraie, la puissance de l’âme sur ses passions prend de l’accroissement ; c’est une loi confirmée par l’expérience. Nous voyons en effet que la tristesse qu’un bien perdu nous fait éprouver s’adoucit aussitôt que l’on vient à considérer qu’il n’y avait aucun moyen de conserver ce qui nous a été ravi. De (...)
EII - Proposition 17 ; EII - Proposition 38 ; EII - Proposition 40 - scolie 2.
EIV - Proposition 6 ; EIV - Proposition 9.
EV - Axiome 1.
Les passions qui proviennent de la raison ou qui sont excitées par elle sont plus puissantes, si l’on a égard au temps, que celles qui se rapportent aux objets particuliers que nous considérons comme absents.
Démonstration
Ce qui nous fait considérer une chose comme absente, ce n’est point l’impression dont nous affecte son image, c’est une autre impression (...)
EIII - Proposition 7.
EIV - Proposition 5.
EV - Proposition 7
Une passion est d’autant plus grande qu’elle est excitée par un plus grand nombre de causes qui concourent ensemble au même but. Démonstration
Un grand nombre de causes peuvent plus ensemble qu’un petit nombre (par la Propos. 7, part. 3) ; et en conséquence (par la Propos. 5, part. 4), une passion est d’autant plus grande qu’elle est excitée tout à la fois par un plus grand nombre de causes. C. Q. F. D.
EV - Proposition (...)
EV - Axiome 2.
EV - Proposition 8
Cette proposition résulte également de l’Ax. 2 de cette cinquième partie.
EV - Proposition 9
EII - Proposition 11.
EIII - Proposition 7 ; EIII - Proposition 48.
EIV - Proposition 26 ; EIV - Proposition 27.
Une affection qui se rapporte à plusieurs causes diverses que l’âme aperçoit en même temps que l’affection elle-même est moins nuisible qu’une affection de même force, mais qui se rapporte à un petit nombre de causes ou à une seule ; l’âme en pâtit moins, et elle est moins affectés par chacune de ces causes diverses qu’elle ne le serait par une cause unique ou par un petit nombre de causes. (...)
EII - Proposition 40 - scolie 2 ; EII - Proporition 47 - scolie.
EIV - Proposition 26 ; EIV - Proposition 27 ; EIV - Proposition 30.
EV - Proposition 1.
EV - Proposition 9
Tant que notre âme n’est pas livrée au conflit des passions contraires à notre nature, nous avons la puissance d’ordonner et d’enchaîner les affections de notre corps suivant l’ordre de l’entendement. Démonstration
Les passions contraires à notre nature, c’est-à-dire (par la Propos. 30, part. 4) les passions mauvaises, (...)
EII - Proposition 18.
EIII - Proposition 59.
EIV - Proposition 46 (et EIV - Proposition 46 - scolie) ; EIV - Proposition 52 ; EIV - Proposition 63 - corollaire.
EV - Proposition 6 ; EV - Proposition 7 ; EV - Proposition 8.
Ce pouvoir d’ordonner et d’enchaîner nos affections corporelles suivant la droite raison nous rend capables de nous soustraire aisément à l’influence des mauvaises passions ; car (par la Propos. 7) pour empêcher des affections ordonnées et enchaînées suivant la droite (...)
EV - Proposition 8.
EV - Proposition 10 - scolie
A mesure qu’une image se rapporte à un plus grand nombre de choses, elle revient plus fréquemment à l’esprit : en d’autres termes, elle se réveille plus souvent dans l’âme et l’occupe davantage. Démonstration
A mesure, en effet, qu’une image ou qu’une passion a rapport à plus d’objets, il y a plus de causes capable de l’exciter ou de l’entretenir, et toutes ces causes, l’âme (en vertu de l’hypothèse) les aperçoit par cela seul qu’elle est affectée de (...)
EII - Proposition 18 ; EII - Proposition 40 - scolie 2.
EV - Proposition 11.
EV - Proposition 11
Nous unissons plus facilement les images des choses avec les images qui se rapportent aux objets que nous concevons clairement et distinctement qu’avec toute autre sorte d’images. Démonstration
Les objets que nous concevons clairement et distinctement, ce sont les propriétés générales des choses, ou ce qui se déduit de ces propriétés (voyez la Défin. de la raison dans le Scol. 2 de la Propos. 40, (...)
EII - Proposition 18.
EII - Proposition 16 - corollaire 1
A mesure qu’une image est jointe à un plus grand nombre d’autres images, elle se réveille plus souvent dans notre âme. Démonstration
A mesure en effet qu’une image est jointe à un plus grand nombre d’images, il y a un plus grand nombre de causes capables de l’exciter (par la Propos. 18, part. 2). C. Q. F. D.
EV - Proposition (...)
EI - Proposition 15.
EV - Proposition 4.
EV - Proposition 13
L’âme peut faire que toutes les affections du corps, c’est-à-dire que toutes les images des choses se rapportent à l’idée de Dieu. Démonstration
Il n’est aucune affection du corps dont l’âme ne puisse se former un concept clair et distinct (par la Propos. 4), et en conséquence, l’âme peut faire (par la Propos. 15, part. 1) que toutes ces affections se rapportent à l’idée de Dieu. C. Q. F. D.
EV - Proposition (...)
EIII - Proposition 53 ; EIII - Définitions des affects - 06.
EV - Proposition 14.
EV - Proposition 14
Celui qui comprend ses passions et soi-même clairement et distinctement aime Dieu, et il aime d’autant plus qu’il comprend ses passions et soi-même d’une façon plus claire et plus distincte. Démonstration
Celui qui comprend ses passions et soi-même d’une façon claire et distincte ressent de la joie (par la Propos. 53, part. 3), et cette joie est accompagnée de l’idée de Dieu (par la Propos. (...)
EV - Proposition 11 ; EV - Proposition 14 ; EV - Proposition 15.
EV - Proposition 15
Cet amour de Dieu doit occuper l’âme plus que tout le reste. Démonstration
Cet amour en effet est joint à toutes les affections du corps (par la Propos. 14), qui toutes servent à l’entretenir (par la Propos. 15), et conséquemment (par la Propos. 11) il doit occuper l’âme plus que tout le reste. C. Q. F. D.
EV - Proposition (...)
EI - Proposition 20 - corollaire 2.
EII - Définition 4 ; EII - Proposition 32.
EIII - Définitions des affects - 02 ; EIII - Définitions des affects - 03 ; Ethique III - Définition générale des affects.
EV - Proposition 16
Dieu est exempt de toute passion, et il n’est sujet à aucune affection de joie ou de tristesse. Démonstration
Toutes les idées, en tant qu’elles se rapportent à Dieu, sont vraies (par la Propos. 32, part. 2), c’est-à-dire (par la Défin. 4, part. 2) adéquates, et (...)
EIII - Définitions des affects - 06 ; EIII - Définitions des affects - 07.
EV - Proposition 17.
EV - Proposition 17
Dieu, à parler proprement, n’aime ni ne hait personne. Car Dieu (par la Propos. précéd.) n’éprouve aucune affection de joie ou de tristesse, et en conséquence (par la Défin. 6 et 7 des passions) il n’a pour personne ni haine ni amour.
EV - Proposition 18
EII - Proposition 46 ; EII - Proposition 47.
EIII - Proposition 3 ; EIII - Proposition 59 ; EIII - Définitions des affects - 07.
EV - Proposition 17 - corollaire
Personne ne peut haïr Dieu. Démonstration
L’idée de Dieu, qui est en nous, est adéquate et parfaite (par la Propos. 46 et 47, part. 2). En conséquence, en tant que nous contemplons Dieu, nous agissons (par la Propos. 3, part. 3), et partant (par la Propos. 59, part. 3) il est impossible qu’il y ait en nous un sentiment de (...)
EV - Proposition 18
L’amour que nous avons pour Dieu ne peut se changer en haine.
EV - Proposition 18 - scolie
EIII - Proposition 59.
EV - Proposition 3.
EV - Proposition 18 - corollaire
On peut objecter cependant qu’en concevant Dieu comme cause de toutes choses, nous le considérons comme cause de la tristesse. Je réponds que la tristesse, en tant que nous en concevons les causes, cesse d’être une passion (par la Propos. 3) ; en d’autres termes (par la Propos. 59, part. 3) elle cesse d’être la tristesse ; d’ou il suit qu’en tant que nous concevons Dieu comme cause de la tristesse, nous éprouvons de (...)
EIII - Proposition 19 ; EIII - Proposition 28.
EV - Proposition 17 - corollaire.
EV - Proposition 18 - scolie
Celui qui aime Dieu ne peut faire effort pour que Dieu l’aime à son tour. Démonstration
Si l’homme faisait un tel effort, il désirerait donc (par le Coroll. de la Propos. 17) que ce Dieu qu’il aime ne fût pas Dieu, et en conséquence (par la Propos. 19, part. 3), il désirerait être contristé, ce qui est absurde (par la Propos. 28, part. 3). Donc celui qui aime Dieu, etc. C. Q. F. D. (...)
EIII - Proposition 31 ; EIII - Proposition 35 - scolie ; EIII - Définitions des affects - 23.
EIV - Proposition 28 ; EIV - Proposition 36 ; EIV - Proposition 37.
EV - Proposition 18.
EV - Proposition 19
Cet amour de Dieu ne peut être souillé par aucun sentiment d’envie ni de jalousie, et il est entretenu en nous avec d’autant plus de force que nous nous représentons un plus grand nombre d’hommes comme unis avec Dieu de ce même lien d’amour. Démonstration
Cet amour de Dieu est le bien le (...)
EII - Proposition 45 ; EII - Proporition 47 - scolie.
EIII - Proposition 1 ; EIII - Proposition 3.
EIV - Proposition 5.
EV - Proposition 2 ; EV - Proposition 3 ; EV - Proposition 4 - scolie ; EV - Proposition 7 ; EV - Proposition 9 ; EV - Proposition 10 - scolie ; EV - Proposition 11 ; EV - Proposition 12 ; EV - Proposition 13 ; EV - Proposition 14 ; EV - Proposition 15 ; EV - Proposition 16.
Nous pouvons faire voir de la même manière qu’il n’y a aucune passion directement contraire à (...)
EII - Proposition 8 - corollaire ; EII - Proposition 17 - scolie ; EII - Proposition 18 - scolie ; EII - Proposition 26.
EV - Proposition 20 - scolie
L’âme ne peut rien imaginer, ni se souvenir d’aucune chose passée, qu’à condition que le corps continue d’exister. Démonstration
L’âme n’exprime l’existence actuelle du corps et ne conçoit les affections du corps comme actuelles qu’à condition que le corps continue d’exister (par le Coroll. de la Propos. 8, part. 2) ; et en conséquence (par la (...)
EI - Axiome 4 ; EI - Proposition 16 ; EI - Proposition 25.
EII - Proposition 3.
EV - Proposition 21
Toutefois, il y a nécessairement en Dieu une idée qui exprime l’essence de tel ou tel corps humain sous le caractère de l’éternité. Démonstration
Dieu n’est pas seulement la cause de l’existence de tel ou tel corps humain, il l’est aussi de son essence (par la Propos. 25, part. 1), laquelle doit en conséquence être conçue nécessairement par l’essence même de Dieu (par l’axiome 4, part. l), et (...)
EII - Proposition 8 - corollaire ; EII - Proposition 13.
EV - Proposition 22.
EV - Proposition 22
L’âme humaine ne peut entièrement périr avec le corps ; il reste quelque chose d’elle, quelque chose d’éternel. Démonstration
Il y a nécessairement en Dieu (par la Propos. précéd.) un concept ou une idée qui exprime l’essence du corps humain, et cette idée, par conséquent, est nécessairement quelque chose qui se rapporte à l’essence de l’âme (en vertu de la Propos. 13, part. 2). Or, nous n’attribuons (...)
Cette idée qui exprime l’essence du corps sous le caractère de l’éternité est, comme nous l’avons dit, un mode déterminé de la pensée qui se rapporte à l’essence de l’âme et qui est nécessairement éternel. Et cependant il est impossible que nous nous souvenions d’avoir existé avant le corps, puisque aucune trace de cette existence ne se peut rencontrer dans le corps, et que l’éternité ne peut se mesurer par le temps, ni avoir avec le temps aucune relation. Et cependant nous sentons, nous éprouvons que nous (...)
EI - Proposition 25 - corollaire.
EV - Proposition 23 - scolie
Plus nous comprenons les choses particulières, et plus nous comprenons Dieu. Démonstration
Cela est évident par le Coroll. de la Propos. 25, part. 1.
EV - Proposition 25
EII - Proposition 40 - scolie 2.
EIII - Proposition 7.
EIV - Définition 8 ; EIV - Proposition 28.
EV - Proposition 24.
EV - Proposition 24
L’effort suprême de l’âme et la suprême vertu, c’est de connaître les choses d’une connaissance du troisième genre. Démonstration
La connaissance du troisième genre va de l’idée adéquate d’un certain nombre d’attributs de Dieu à la connaissance adéquate de l’essence des choses (voyez la Déf. renfermée dans le Scol. 2 de la Propos. 40, part. 2) ; et plus nous (...)
EIII - Définitions des affects - 01.
EV - Proposition 25
Plus l’âme est propre à connaître les choses d’une connaissance du troisième genre, plus elle désire les connaître de cette même façon. Démonstration
La chose est évidente ; car en tant que nous concevons l’âme comme propre à connaître les choses d’une connaissance du troisième genre, nous la concevons en même temps comme y étant déterminée, et par conséquent (Par la Déf. 1 des passions), plus l’âme est propre à ce genre de connaissance, plus (...)
EII - Proposition 43.
EIII - Définitions des affects - 02 ; EIII - Définitions des affects - 25.
EIV - Proposition 28.
EV - Proposition 24 ; EV - Proposition 25.
EV - Proposition 26
De ce troisième genre de connaissance naît pour l’âme le plus parfait repos dont elle puisse jouir. Démonstration
La suprême vertu de l’âme, c’est de connaître Dieu (par la Propos. 28, part. 4), en d’autres termes, de connaître les choses d’une connaissance du troisième genre (par la Propos. 25), et cette vertu est (...)
EII - Proposition 40 - scolie 2.
EIII - Définitions des affects - 01.
EV - Proposition 27
Le désir de connaître les choses d’une connaissance du troisième genre ou l’effort que nous faisons pour cela ne peuvent naître de la connaissance du premier genre, mais ils peuvent naître de celle du second. Démonstration
Cette proposition est évidente d’elle-même ; car tout ce que nous concevons clairement et distinctement, nous le concevons ou par soi ou par autre chose qui est conçu par soi : en (...)
EI - Définition 8.
EII - Proposition 13 ; EII - Proposition 26 ; EII - Proposition 44 - corollaire 2.
EV - Proposition 21 ; EV - Proposition 23.
Tout ce que l’âme conçoit sous le caractère de l’éternité, elle le conçoit non pas parce qu’elle conçoit en même temps l’existence présente et actuelle du corps, mais bien parce qu’elle conçoit l’existence du corps sous le caractère de l’éternité.
Démonstration
L’âme, en tant qu’elle conçoit l’existence présente du corps, conçoit la durée, laquelle se détermine (...)
EII - Proposition 45 ; EII - Proposition 45 - scolie.
EV - Proposition 29
Nous concevons les choses comme actuelles de deux manières : ou bien en tant que nous les concevons avec une relation à un temps ou un lieu déterminés, ou bien en tant que nous les concevons comme contenues en Dieu et résultant de la nécessité de la nature divine. Celles que nous concevons de cette seconde façon comme vraies ou comme réelles, nous les concevons sous le caractère de l’éternité, et leurs idées enveloppent (...)
EI - Définition 8.
EV - Proposition 29 - scolie
Notre âme, en tant qu’elle connaît son corps et soi-même sous le caractère de l’éternité, possède nécessairement la connaissance de Dieu, et sait qu’elle est en Dieu et est conçue par Dieu. Démonstration
L’éternité est l’essence même de Dieu, en tant que cette essence enveloppe l’existence nécessaire (par la Déf. 8, part. 1). Par conséquent, concevoir les choses sous le caractère de l’éternité, c’est concevoir les choses en tant qu’elles se rapportent, (...)
EII - Proposition 40 (et EII - Proposition 40 - scolie 2) ; EII - Proposition 46.
EIII - Définition 1.
EV - Proposition 21 ; EV - Proposition 23 ; EV - Proposition 29 ; EV - Proposition 30.
La connaissance du troisième genre dépend, de l’âme comme de sa cause formelle, en tant que l’âme elle-même est éternelle.
Démonstration
L’âme ne conçoit rien sous le caractère de l’éternité qu’en tant qu’elle conçoit l’essence de son corps sous le caractère de l’éternité (par la Propos. 29), c’est-à-dire (par les (...)
EV - Proposition 31
Ainsi donc, à mesure que chacun de nous possède à un plus haut degré ce troisième genre de connaissance, il a de soi-même et de Dieu une conscience plus pure ; en d’autres termes, il est plus parfait et plus heureux, et c’est ce qui deviendra plus évident encore par la suite de ce traité. Mais il faut remarquer ici que, tout certains que nous soyons déjà que l’âme est éternelle, en tant qu’elle conçoit les choses sous le caractère de l’éternité, toutefois, pour expliquer plus (...)
EIII - Définitions des affects - 25.
EV - Proposition 27 ; EV - Proposition 30.
EV - Proposition 31 - scolie
Tout ce que nous connaissons d’une connaissance du troisième genre nous fait éprouver un sentiment de joie accompagné de l’idée de Dieu comme cause de notre joie. Démonstration
De cette espèce de connaissance naît pour l’âme la paix la plus parfaite, c’est-à-dire (par la Déf. 25 des passions) la plus parfaite joie qu’elle puisse ressentir, et cette joie de l’âme est accompagnée de l’idée de (...)
EIII - Définitions des affects - 06.
EV - Proposition 29 ; EV - Proposition 32.
EV - Proposition 32
Cette connaissance du troisième genre produit nécessairement l’amour intellectuel de Dieu ; car elle produit (par la Propos. précéd.) une joie accompagnée de l’idée de Dieu comme cause, c’est-à-dire (par la Déf. 6 des passions) l’amour de Dieu, non pas en tant que nous imaginons Dieu comme présent, mais (par la Propos. 29) en tant que nous le concevons comme éternel. Or cet amour est justement ce que (...)
EI - Axiome 3.
EV - Proposition 31.
EV - Proposition 33
L’amour intellectuel de Dieu. qui naît de la connaissance du troisième genre, est éternel. Démonstration
La connaissance du troisième genre est éternelle (par la Propos. 31, et l’axiome 3, part. 1) ; et, en conséquence (par le même Axiome), l’amour qui naît de cette connaissance est nécessairement éternel. C. Q. F. D.
EV - Proposition 33 - (...)
EV - Proposition 32 - corollaire ; EV - Proposition 33.
EV - Proposition 33
Bien que cet amour intellectuel de Dieu n’ait pas eu de commencement (par la Propos. précéd.), il a cependant toutes les perfections de l’amour, absolument comme s’il avait une origine, ainsi que nous l’avons supposé dans le Coroll. de la Propos. précédente. Et il n’y a là d’autre différence, sinon que l’âme a possédé éternellement ces mêmes perfections que nous avons supposé qu’elle commençait d’acquérir, et cette possession (...)
EII - Proposition 16 - corollaire 2 ; EII - Proposition 17 - scolie.
Ethique III - Définition générale des affects.
EV - Proposition 21.
EV - Proposition 33 - scolie
L’âme n’est sujette que pendant la durée du corps aux affections passives. Démonstration
Un acte d’imagination, c’est une idée par laquelle l’âme aperçoit un objet comme présent (voyez la Déf. de l’imagination dans le Scol. de la Propos. 17, part. 2) et qui cependant marque plutôt l’état présent du corps humain que la nature de l’objet (...)
EV - Proposition 34
Il suit de là qu’il n’y a d’amour éternel que l’amour intellectuel.
EV - Proposition 34 - scolie
EV - Proposition 34 - corollaire
Si l’on examine l’opinion du commun des hommes, on verra qu’ils ont conscience de l’éternité de leur âme, mais qu’ils confondent cette éternité avec la durée, et la conçoivent par l’imagination ou la mémoire, persuadés que tout cela subsiste après la mort.
EV - Proposition 35
EI - Définition 1 ; EI - Définition 6 ; EI - Proposition 11.
EII - Définition 6 ; EII - Proposition 3.
EV - Proposition 32 - corollaire.
EV - Proposition 34 - scolie
Dieu s’aime soi-même d’un amour intellectuel infini. Démonstration
Dieu est absolument infini (par la Déf. 6, part 1), Par conséquent (en vertu de la Déf. 6, part. 2), la nature de Dieu jouit d’une perfection infinie accompagnée (par la Propos. 3, part. 2) de l’idée de soi-même, à titre de cause (par la Propos. 11 et la Déf. 1, (...)
EI - Proposition 25 - corollaire.
EII - Proposition 11 - corollaire.
EIII - Proposition 3.
EV - Proposition 32 (et EV - Proposition 32 - corollaire) ; EV - Proposition 35.
L’amour intellectuel de l’âme pour Dieu est l’amour même que Dieu éprouve pour soi, non pas en tant qu’infini, mais en tant que sa nature peut s’exprimer par l’essence de l’âme humaine considérée sous le caractère de l’éternité, en d’autres termes, l’amour intellectuel de l’âme pour Dieu est une partie de l’amour infini que Dieu a (...)
EV - Proposition 36
Il résulte de là que Dieu, en tant qu’il s’aime lui-même, aime aussi les hommes, et par conséquent que l’amour de Dieu pour les hommes et l’amour intellectuel des hommes pour Dieu ne sont qu’une seule et même chose.
EV - Proposition 36 - scolie
EI - Proposition 15.
EII - Proposition 40 - scolie 2 ; EII - Proporition 47 - scolie.
EIII - Définitions des affects - 25 ; EIII - Définitions des affects - 30.
EV - Proposition 27 ; EV - Proposition 35.
Ceci nous fait clairement comprendre en quoi consistent notre salut, notre béatitude, en d’autres termes notre liberté, savoir, dans un amour constant et éternel pour Dieu, ou si l’on veut, dans l’amour de Dieu pour nous. Les saintes Ecritures donnent à cet amour, à cette béatitude, le nom de (...)
EV - Proposition 29 ; EV - Proposition 33.
EV - Proposition 36 - scolie
Il n’y a rien dans la nature qui soit contraire à cet amour intellectuel ou qui le puisse détruire. Démonstration
Cet amour intellectuel résulte nécessairement de la nature de l’âme, en tant qu’on la conçoit comme une vérité éternelle et qu’on la rapporte à la nature de Dieu (par les Propos. 33 et 29). Si donc quelque chose se rencontrait qui fût contraire à cet amour, elle serait contraire à la vérité, et par conséquent, en (...)
EIV - Axiome.
EV - Proposition 37
L’axiome de la quatrième partie se rapporte aux choses particulières, en tant qu’on les conçoit en relation avec un temps et un lieu déterminés, et sous ce point de vue, je ne crois pas que personne le puisse contester.
EV - Proposition 38
EII - Proposition 11.
EIV - Proposition 30.
EV - Proposition 23 ; EV - Proposition 29 ; EV - Proposition 37.
EV - Proposition 37 - scolie
A mesure que l’âme connaît un plus grand nombre de choses d’une connaissance du second et du troisième genre, elle est moins sujette à pâtir sous l’influence des affections mauvaises, et elle a moins de crainte de la mort. Démonstration
L’essence de l’âme consiste dans la connaissance (par la Propos. 11, part. 2) ; par conséquent, à mesure qu’elle connaît (...)
EIV - Proposition 39 - scolie.
EV - Proposition 21 ; EV - Proposition 27.
EV - Proposition 38
Ceci nous fait comprendre un point que j’ai touché dans le Scol. de la Propos. 39, part. 4, en promettant de l’expliquer complètement ici, savoir : que la mort est d’autant moins nuisible que la connaissance claire et distincte de l’âme est plus grande, que l’âme aime Dieu davantage. De plus, puisque c’est de la connaissance du troisième genre que naît (par la Propos. 27) la paix la plus parfaite dont (...)
EIV - Proposition 30 ; EIV - Proposition 38.
EV - Proposition 10 ; EV - Proposition 14 ; EV - Proposition 15 ; EV - Proposition 16 ; EV - Proposition 33.
EV - Proposition 38 - scolie
Celui dont le corps est propre à un grand nombre de fonctions a une âme dont la plus grande partie est éternelle. Démonstration
Celui dont le corps est propre à un grand nombre de fonctions est moins sujet que personne au conflit des passions mauvaises (par la Propos. 38, part. 4), c’est-à-dire (par la (...)
EV - Proposition 38 - scolie.
Les corps humains étant propres à un grand nombre de fonctions, il n’y a aucun doute qu’ils puissent être d’une telle nature qu’ils correspondent à des âmes douées d’une grande connaissance d’elles-mêmes et de Dieu, et dont la plus grande partie ou la principale soit éternelle, des âmes, par conséquent, qui n’aient presque rien à craindre de la mort. Mais pour comprendre tout cela plus clairement, il faut remarquer que nous vivons dans une variation continuelle, et suivant que (...)
EII - Définition 6.
EIII - Proposition 3 (et EIII - Proposition 3 - scolie).
EV - Proposition 39 - scolie
Plus une chose a de perfection, plus elle agit et moins elle pâtit, et réciproquement, plus elle agit, plus elle est parfaite. Démonstration
Plus une chose a de perfection, plus elle a de réalité (par la Définition 6, part. 2), et en conséquence (par la Propos. 3, part. 3, et son Scol.), plus elle agit et moins elle pâtit ; et en renversant l’ordre de cette démonstration, il en résulte (...)
EIII - Proposition 3 ; Ethique III - Définition générale des affects.
EV - Proposition 21 ; EV - Proposition 23 ; EV - Proposition 29 ; EV - Proposition 40.
EV - Proposition 40
Il suit de cette Proposition que la partie de notre âme qui survit au corps, si grande ou si petite qu’elle soit, est toujours plus parfaite que l’autre partie. Car la partie éternelle de l’âme (par les Propos. 23 et 29), c’est l’entendement, par qui seul nous agissons (en vertu de la propos. 3, part. 3), et celle qui (...)
EI - Proposition 21.
EV - Proposition 40 - corollaire
Tels sont les principes que je m’étais proposé d’établir touchant l’âme, prise indépendamment de toute relation avec l’existence du corps. Il résulte de ces principes, et tout ensemble de la Propos. 21, part. 1, et de quelques autres, que notre âme, en tant qu’elle est intelligente, est un mode éternel de la pensée, lequel est déterminé par un autre mode éternel de la pensée et celui-ci par un troisième, et ainsi à l’infini ; de telle façon que (...)
EIV - Proposition 22 - corollaire ; EIV - Proposition 24.
EV - Proposition 40 - scolie
Alors même que nous ne saurions pas que notre âme est éternelle, nous ne cesserions pas de considérer comme les premiers objets de la vie humaine la piété, la religion, en un mot, tout ce qui se rapporte, ainsi qu’on l’a montré dans la quatrième partie, à l’intrépidité et à la générosité de l’âme. Démonstration
Le premier et unique fondement de la vertu ou de la conduite légitime de la vie, c’est (par le Coroll. de la (...)
Nous nous écartons ici, à ce qu’il semble, de la croyance vulgaire. Car la plupart des hommes pensent qu’ils ne sont libres qu’autant qu’il leur est permis d’obéir à leurs passions, et qu’ils cèdent sur leur droit tout ce qu’ils accordent aux commandements de la loi divine. La piété, la religion et toutes les vertus qui se rapportent à la force d’âme sont donc à leurs yeux des fardeaux dont ils espèrent se débarrasser à la mort, en recevant le prix de leur esclavage, c’est-à-dire de leur soumission à la (...)
EIII - Proposition 3 ; EIII - Proposition 59.
EIV - Définition 8.
EV - Proposition 3 - corollaire ; EV - Proposition 32 (et EV - Proposition 32 - corollaire) ; EV - Proposition 36 (et EV - Proposition 36 - corollaire) ; EV - Proposition 38.
La béatitude n’est pas le prix de la vertu, c’est la vertu elle-même, et ce n’est point parce que nous contenons nos mauvaises passions que nous la possédons, c’est parce que nous la possédons que nous sommes capable, de contenir nos mauvaises passions. (...)
J’ai épuisé tout ce que je m’étais proposé d’expliquer touchant la puissance de l’âme sur ses passions et la liberté de l’homme. Les principes que j’ai établis font voir clairement l’excellence du sage et sa supériorité sur l’ignorant que l’aveugle passion conduit. Celui-ci, outre qu’il est agité en mille sens divers par les causes extérieures, et ne possède jamais la véritable paix de l’âme, vit dans l’oubli de soi-même, et de Dieu, et de toutes choses ; et pour lui, cesser de pâtir, c’est cesser d’être. Au (...)
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Dernière mise à jour : mardi 31 janvier 2023