Il faut nécessairement accorder aux hommes la liberté du jugement et les gouverner de telle sorte que, professant ouvertement des opinions diverses et opposées, ils vivent cependant dans la concorde. Et nous ne pouvons douter que cette règle de gouvernement ne soit la meilleure, puisqu’elle s’accorde le mieux avec la nature humaine. Dans un État démocratique (c’est celui qui rejoint le mieux l’état de nature) nous avons montré que tous conviennent d’agir par un commun décret, mais non de juger et de (...)
Je ramène à la Force d’âme les actions qui suivent des affections se rapportant à l’Âme en tant qu’elle connaît, et je divise la Force d’âme en Fermeté et Générosité. Par Fermeté j’entends un Désir par lequel un individu s’efforce à se conserver en vertu du seul commandement de la Raison. Par Générosité j’entends un Désir par lequel un individu s’efforce en vertu du seul commandement de la raison à assister les autres hommes et à établir entre eux et lui un lien d’amitié. Je rapporte donc à la Fermeté ces actions (...)
L’homme libre ne pense à rien moins qu’à la mort, et sa sagesse est une méditation non de la mort, mais de la vie. Démonstration
L’homme libre, c’est-à-dire qui vit sous la seule dictée de la raison, n’est pas conduit par la Crainte de la mort (par la Prop. 63 de cette p.) ; mais il désire directement le bien (par le Coroll. de la même Prop.), c’est-à-dire (par la Prop. 24 de cette p.) agir, vivre, conserver son être conformément au fondement qui consiste à rechercher ce qui est proprement utile à soi ; (...)
Paralèllement, voyez la réfutation par Clément Rosset de la croyance dans l’identité personnelle : Le camembert savant.
J’appelle libre une chose qui existe et agit par la seule nécessité de sa nature ; contrainte, celle qui est déterminée par une autre à exister et à agir d’une certaine façon déterminée. Dieu, par exemple, existe librement bien que nécessairement parce qu’il existe par la seule nécessité de sa nature. De même aussi Dieu se connaît lui-même librement parce qu’il existe par la seule (...)
Le Corps ne peut déterminer l’Esprit à penser, ni l’Esprit déterminer le Corps au mouvement, ni au repos, ni à quelque chose d’autre (si ça existe).
DÉMONSTRATION
Toutes les manières de penser ont pour cause Dieu, en tant qu’il est chose pensante, et non en tant qu’il s’explique par un autre attribut (par la Prop. 6 p. 2) ; ce qui donc détermine l’Esprit à penser, c’est une manière de penser, non de l’Étendue, c’est-à-dire (par la Défin. 1 p. 2), ce n’est pas le Corps : Ce qui était le premier point. (...)
« Entre la Moquerie (que dans le 1er Coroll. j’ai dit être mauvaise) et le rire, je fais une grande différence. Car le rire , tout comme la plaisanterie, est Joie pure et simple ; et par suite, à condition d’être sans excès, il est bon par soi (par la prop. 41 de cette p.). Il n’y a certainement qu’une torve et triste superstition pour interdire qu’on prenne du plaisir. Car en quoi est-il plus convenable d’éteindre la faim et la soif que de chasser la mélancolie ? Voici ma règle, et à quoi je me sui (...)
La philosophie : recherche d’un bien véritable
« Quand l’expérience m’eut appris que tous les événements ordinaires de la vie sont vains et futiles, voyant que tout ce qui était pour moi cause ou objet de crainte ne contenait rien de bon ni de mauvais en soi, mais dans la seule mesure ou l’âme en était émue, je me décidai en fin de compte à rechercher s’il n’existait pas un bien véritable et qui pût se communiquer, quelque chose enfin dont la découverte et l’acquisition me procureraient pour l’éternité la (...)
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Dernière mise à jour : mardi 31 janvier 2023