Au reste, il est si évident que nous avons une volonté libre [1], qui peut donner son consentement ou ne le pas donner, quand bon lui semble, que cela peut être compté pour une de nos plus communes notions. Nous en avons eu ci-devant une preuve bien claire ; car, au même temps que nous doutions de tout, et que nous supposions même que celui qui nous a créés employait son pouvoir à nous tromper en toutes façons, nous apercevions en nous une liberté si grande, que nous pouvions nous empêcher (…)
Accueil > Les auteurs et les textes > Descartes > Principes de la philosophie > Première partie
Première partie
-
I, §39 : Que la liberté de notre volonté se connaît sans preuve, par la seule expérience que nous en avons.
15 janvier 2005, par Descartes, René -
I, §38 : que nos erreurs sont des défauts de notre façon d’agir, mais non point de notre nature ; et que les fautes des sujets peuvent souvent être attribuées aux autres maîtres, mais non point à Dieu.
15 janvier 2005, par Descartes, RenéIl est bien vrai que, toutes les fois que nous faillons, il y a du défaut en notre façon d’agir ou en l’usage de notre liberté ; mais il n’y a point pour cela de défaut en notre nature, à cause qu’elle est toujours la même, quoique nos jugements soient vrais ou faux. Et quand Dieu aurait pu nous donner une connaissance si grande que nous n’eussions jamais été sujet à faillir, nous n’avons aucun droit pour cela de nous plaindre de lui. Car, encore que, parmi nous, celui qui a pu empêcher un (…)
-
I, §6 : Que nous avons un libre arbitre qui fait que nous pouvons nous abstenir de croire les choses douteuses, et ainsi nous empêcher d’être trompés.
15 janvier 2005, par Descartes, RenéMais quand celui qui nous a réés serait tout puissant, et quand même il prendrait plaisir à nous tromper, nous ne laissons pas d’éprouver en nous une liberté qui est telle que, toutes les fois qu’il nous plaît, nous pouvons nous abstenir de recevoir en notre croyance les choses que nous ne connaissons pas bien, et ainsi nous empêcher d’être jamais trompés [1].
-
I, §37 : Que la principale perfection de l’homme est d’avoir un libre arbitre, et que c’est ce qui le rend digne de louanges ou de blâmes.
7 décembre 2004, par Descartes, RenéVoyez par EC le commentaire de ce texte : La principale perfection de l’homme est d’avoir un libre arbitre, ce qui le rend libre de louange ou de blâme..
La volonté étant, de sa nature, très étendue, ce nous est un avantage très grand de pouvoir agir par son moyen, c’est-à-dire librement ; en sorte que nous soyons tellement les maîtres de nos actions, que nous sommes dignes de louanges lorsque nous les conduisons bien : car, tout ainsi qu’on ne donne point aux machines qu’on voit se (…)