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Articles

  • Le travail - Mai 2004

    Du travail il y en a trop, parce que tout le monde travaille, et que tout le monde contribue à la construction de la richesse sociale. Cette richesse naît de la communication, de la circulation, et de la capacité à coordonner les efforts de chacun. Comme le dit Christian Marazzi, la production de la richesse est assurée aujourd’hui par une communauté biopolitique (le travail de ceux qui ont un emploi, mais aussi le travail des étudiants, des femmes, de tous ceux qui contribuent à la production de (...)

  • Le cerveau-machine - Mai 2004

    Il est clair que lorsqu’on commence à dire que la machine-outil a été arrachée au capital par l’ouvrier, pour qu’elle le suive toute sa vie, que l’ouvrier a incarné cette puissance de production à l’intérieur de son propre cerveau, ou quand on dit que le refus du travail a gagné par rapport au régime disciplinaire de l’usine, il s’agit de quelque chose de très fort et de très vital. Parce que si le travail, si l’outil de travail est incarné dans le cerveau, alors l’outil de travail/cerveau devient la plus (...)

  • Le devenir-femme du travail - Mai 2004

    Autour de ce concept de « devenir-femme du travail » se joue l’un des aspects les plus centraux de la révolution que l’on est en train de vivre. En réalité, il n’est plus possible d’imaginer la production des richesses et des savoirs si ce n’est à travers la production de subjectivité, et donc la reproduction générale des processus vitaux. Les femmes sont au centre du problème. C’est précisément parce qu’elles se trouvaient au centre de la production de subjectivité, c’est-à-dire de la vitalité par (...)

  • La multitude - Mai 2004

    Il faudrait commencer par une petite précision historique. Le terme de multitude était un terme péjoratif, négatif, qui était utilisé par la science politique classique. La multitude, c’était l’ensemble des personnes qui vivaient dans un monde pré-social qu’il s’agissait de transformer en une société politique, une société, et qu’il s’agissait donc de dominer. La multitude, c’est un terme de Hobbes qui signifie exactement cela. Dans toute la science politique classique, moderne et post-moderne, le terme de (...)

  • Le devenir-mineur dans "Mille Plateaux" de Gilles Deleuze et Félix Guattari - Mai 2004

    Lorsque Deleuze et Guattari écrivent ce livre, on est au début des années 80. Ils vivent à l’époque 1a crise de l’ouvrier-masse des grandes usines de l’automobile, de la sidérurgie, de la production de masse, avec une très forte capacité d’anticipation. Ils lisent les phénomènes émergents des formes « marginales » du travail en révolte, ce que nous avons appelé dans la moitié des années 70 l’« ouvrier social », ceci pour souligner que la production de la richesse et l’exploitation débordaient l’usine et (...)

  • Biopolitique productive - Mai 2004

    Quand on parle de biopolitique, on parle avant tout de la politique de reproduction des sociétés modernes, c’est-à-dire de l’attention que l’État moderne porte à la reproduction des ensembles démographiques actifs. La biopolitique est donc cette perspective à l’intérieur de laquelle les aspects politico-administratifs s’ajoutent aux dimensions démographiques, afin que le gouvernement des villes et des nations puisse être saisi de manière unitaire en réunissant tout à la fois les développements « naturels (...)

  • L’entrepreneur biopolitique - Mai 2004

    Ici encore, et comme toujours, on parle à l’intérieur d’une sphère dont tous les concepts doivent être renversés pour devenir des termes directs. Il faudrait vraiment réussir à inventer un langage différent, même lorsqu’on parle de démocratie ou d’administration. Qu’est-ce que c’est que la démocratie du biopolitique ? Bien évidemment, ce n’est plus la démocratie formelle mais la démocratie absolue, spinozienne, immanente à la multitude qui considère toute transcendance du pouvoir comme domination. Jusqu’à quel (...)

  • Le salaire garanti - Mai 2004

    Il y a des conceptions réductrices du salaire garanti comme celles que nous avons connues en France, par exemple avec le Rmi, qui est une des formes de salarisation de la misère. Ce sont des formes de salarisation de l’exclusion, des nouvelles lois sur les pauvres. À une masse de pauvres, à des gens qui travaillent mais qui ne réussissent pas à s’insérer de manière constante dans le circuit du salaire, on attribue un peu d’argent afin qu’ils puissent se reproduire et qu’ils ne provoquent pas de (...)

  • La réduction du temps de travail - Mai 2004

    Quand la réduction du temps de travail devient un mythe selon lequel on peut maintenir l’emploi industriel tout en réduisant le temps de travail des ouvriers qui travaillent, i1 n’y a rien à ajouter : c’est un mythe. Les rythmes de l’informatisation et de l’automation du travail productif fordiste évoluent si rapidement qu’il n’y a pas de réduction du temps de travail qui tienne. Aujourd’hui, pour reprendre ce que disent Gorz d’une part, Fitoussi, Caillé ou Rifkin de l’autre, il suffirait, pour garantir (...)