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  • EIII - Proposition 14 - Mai 2004

    EII - Proposition 16 - corollaire 2 ; EII - Proposition 18.
    EIII - Définition 3.
    Si l’Âme a été affectée une fois de deux affections en même temps, sitôt que plus tard elle sera affectée de l’une, elle sera affectée aussi de l’autre. DÉMONSTRATION Si une première fois le corps humain a été affecté en même temps par deux corps, sitôt que plus tard l’Âme imagine l’un, il lui souviendra aussitôt de l’autre (Prop. 18, p. II). Mais les imaginations de l’Âme indi­quent plutôt les affections de notre Corps que la (...)

  • EIII - Proposition 15 - Mai 2004

    EIII - Postulat 1 ; EIII - Proposition 11 - scolie ; EIII - Proposition 14.
    Une chose quelconque peut être par accident cause de Joie, de Tristesse ou de Désir. DÉMONSTRATION Supposons que l’Âme soit affectée en même temps de deux affections, dont l’une n’accroît ni ne diminue sa puissance d’agir et dont l’autre ou l’accroît ou la diminue (voir Post. 1). Il est évident par la Proposition précédente que, si l’Âme plus tard vient à être affectée de la première par l’action d’une cause la produisant vraiment (...)

  • EIII - Proposition 15 - corollaire - Mai 2004

    EIII - Proposition 11 - scolie ; EIII - Proposition 12 ; EIII - Proposition 13 - corollaire et EIII - Proposition 13 - scolie ; EIII - Proposition 14.
    Par cela seul que nous avons considéré une chose étant affectés d’une Joie ou d’une Tristesse dont elle n’était pas la cause efficiente, nous pouvons l’aimer ou l’avoir en haine. DÉMONSTRATION Par cela seul en effet il arrive (Prop. 14) que l’Âme, en imaginant cette chose plus tard, éprouve une affection de Joie, ou de Tristesse, c’est-à-dire (Scolie de (...)

  • EIII - Proposition 15 - scolie - Mai 2004

    Nous connaissons par là comment il peut arriver que nous aimions certaines choses ou les ayons en haine sans aucune cause de nous connue, mais seulement par Sympathie (comme on dit) ou par Antipathie. Il faut y ramener ces objets qui nous affectent de Joie ou de Tristesse par cela seul qu’ils ont quelque trait de ressemblance avec des objets nous affectant habituellement de ces sentiments, ainsi que je le montrerai dans la Proposition suivante. Je sais bien que les Auteurs qui, les premiers, (...)

  • EIII - Proposition 16 - Mai 2004

    EIII - Proposition 14 ; EIII - Proposition 15 (et EIII - Proposition 15 - corollaire).
    Par cela seul que nous imaginons qu’une chose a quelque trait de ressemblance avec un objet affectant habituellement l’Âme de Joie ou de Tristesse, et bien que le trait par lequel celle chose ressemble à cet objet, ne soit pas la cause efficiente de ces affections, nous aimerons cependant cette chose ou l’aurons en haine. DÉMONSTRATION Nous avons considéré avec une affection de Joie ou de Tristesse dans l’objet (...)

  • EIII - Proposition 17 - Mai 2004

    EIII - Proposition 13 - scolie ; EIII - Proposition 16.
    Si nous imaginons qu’une chose qui nous fait éprouver habituellement une affection de Tristesse a quelque trait de ressemblance avec une autre qui nous fait éprouver habituellement une affection de Joie également grande, nous l’aurons en haine et l’aimerons en même temps. DÉMONSTRATION Cette chose est, en effet (par hypothèse), cause de Tristesse par elle-même et (Scolie de la Prop. 13), en tant que nous l’imaginons affectés de la sorte, nous (...)

  • EIII - Proposition 17 - scolie - Mai 2004

    EII - Proposition 13 - (Lemme 3 - Axiome 1) ; EII - Proposition 13 - (Postulat 1) ; EII - Proposition 44 - corollaire 1 - scolie.
    Cet état de l’Âme, qui naît de deux affections contraires, s’appelle Fluctuation de l’Âme ; il est à l’égard de l’affection ce que le doute est à l’égard de l’imagination (voir Scolie de la Prop. 44, p. II), et il n’y a de différence entre la Fluctuation de l’Âme et le doute que du plus au moins. Il faut noter seulement que, si j’ai dans la Proposition précédente déduit les (...)

  • EIII - Proposition 18 - Mai 2004

    EII - Proposition 16 - corollaire 2 ; EII - Proposition 17 (et EII - Proposition 17 - corollaire) ; EII - Proposition 44 - corollaire 1 - scolie.
    L’homme éprouve par l’image d’une chose passée ou future la même affection de Joie ou de Tristesse que par l’image d’une chose présente. DÉMONSTRATION Aussi longtemps que l’homme est affecté de l’image d’une chose, il la considérera comme présente encore qu’elle n’existe pas (Prop. 17, p. II, avec son Coroll.), et il ne l’imagine comme passée ou future qu’en (...)

  • EIII - Proposition 18 - scolie 1 - Mai 2004

    EII - Proposition 17 ; EII - Proposition 44 - corollaire 1 - scolie.
    J’appelle ici une chose passée ou future, en tant que nous avons été ou serons affectés par elle. Par exemple en tant que nous l’avons vue ou la verrons, qu’elle a servi à notre réfection ou y servira, nous a causé du dommage ou nous en causera, etc. En tant que nous l’imaginons ainsi, nous en affirmons l’existence ; c’est-à-dire le Corps n’éprouve aucune affection qui exclue l’existence de la chose, et ainsi (Prop. 17, p. II) le corps (...)

  • EIII - Proposition 18 - scolie 2 - Mai 2004

    Nous connaissons par ce qui vient d’être dit ce que sont l’Espoir, la Crainte, la Sécurité, le Désespoir, l’Épanouissement et le Resserrement de conscience. L’Espoir n’est rien d’autre qu’une Joie inconstante née de l’image d’une chose future ou passée dont l’issue est tenue pour douteuse. La Crainte, au contraire, est une Tristesse inconstante également née de l’image d’une chose douteuse. Si maintenant de ces affections on ôte le doute, l’Espoir devient la Sécurité, et la Crainte le Désespoir ; j’entends une (...)

  • EIII - Proposition 19 - Mai 2004

    EII - Proposition 17.
    EIII - Proposition 11 - scolie ; EIII - Proposition 12 ; EIII - Proposition 13 - scolie.
    Qui imagine que ce qu’il aime est détruit, sera contristé ; et joyeux, s’il l’imagine conservé. DÉMONSTRATION L’Âme, autant qu’elle peut, s’efforce d’imaginer ce qui accroît ou seconde la puissance d’agir du Corps (Prop. 12), c’est-à-dire (Scolie de la Prop. 13) ce qu’elle aime. Mais l’imagination est secondée par ce qui pose l’existence de la chose, et réduite au contraire par ce qui l’exclut (...)

  • EIII - Proposition 20 - Mai 2004

    EIII - Proposition 11 - scolie ; EIII - Proposition 13 (et EIII - Proposition 13 - scolie).
    Qui imagine que ce qu’il a en haine est détruit, sera joyeux. DÉMONSTRATION L’Âme (Prop. 13) s’efforce d’imaginer ce qui exclut l’existence des choses par où la puissance d’agir du Corps est diminuée ou réduite ; c’est-à-dire (Scolie de la même Prop.) elle s’efforce d’imaginer ce qui exclut l’existence des choses qu’elle a en haine ; et ainsi l’image d’une chose qui exclut l’existence de ce que l’Âme a en haine, (...)