Au très noble et très savant Ehrenfried Walther von Tschirnhaus,
B. de Spinoza.
RÉPONSE A LA PRÉCÉDENTE
Monsieur,
Pour ce que vous demandez, à savoir si la variété des choses peut-être établie a priori en partant de la seule idée de l’étendue, je crois avoir déjà assez clairement montré que c’est impossible. C’est pourquoi je pense que la définition donnée par Descartes de la matière qu’il ramène à l’étendue, est mauvaise, et que l’explication doit être nécessairement cherchée dans un attribut qui exprime (...)
Au très pénétrant
Et très savant philosophe B. de Spinoza,
Ehrenfried Walther von Tschirnhaus.
RÉPONSE A LA PRÉCÉDENTE.
Monsieur,
Vous m’obligeriez en me faisant connaître comment la variété des choses peut se déduire a priori de l’étendue conçue en conformité de vos méditations, puisque vous me rappelez que, suivant Descartes, cet effet ne peut se produire dans l’étendue qu’en supposant un mouvement créé par Dieu. Il ne déduit donc pas, suivant mon opinion, l’existence des corps d’une matière au repos, (...)
Au très noble et très savant
Ehrenfried Walther von Tschirnhaus,
RÉPONSE A LA PRÉCÉDENTE
Monsieur,
Ce que j’ai dit dans ma lettre sur l’Infini, à savoir qu’on ne conclut pas de la multitude des parties qu’il y en ait une infinité, résulte manifestement de ce que, si l’infinité se concluait de la multitude des parties, nous ne pourrions en concevoir une multitude plus grande, leur multitude devant être plus grande que toute multitude donnée. Or cela est faux, car, dans l’espace total compris entre (...)
Au très savant
Et très pénétrant philosophe B. de Spinoza,
Ehrenfr. Walther de Tschirnhaus.
Monsieur,
En premier lieu il m’est extrêmement difficile de concevoir comment on peut démontrer a priori l’existence de corps qui ont des mouvements et des figures alors que rien de tel ne se rencontre dans l’étendue quand on la considère absolument. En second lieu je voudrais apprendre de vous comment il faut entendre ce que vous énonciez dans la lettre sur l’Infini dans ces termes : on ne conclut (...)
Au très savant G. H. Schuller, B. de Spinoza.
RÉPONSE A LA LETTRE LXX
Ami très honoré,
Il m’a été fort agréable d’apprendre par votre lettre, reçue aujourd’hui, que vous étiez en bonne santé et que notre ami Tschirnhaus avait effectué heureusement son voyage en France. Il a eu dans ses conversations avec M. Huygens à mon sujet une conduite prudente, à mon jugement, et je suis très heureux qu’il ait trouvé une si bonne occasion d’atteindre le but qu’il se proposait. Quant à la contradiction qu’il trouve (...)
Au très éminent et très pénétrant philosophe
B. de Spinoza,
G. M. Schuller Dr. Med.
Monsieur et très savant Maître,
Je veux croire que ma dernière lettre vous est dûment parvenue avec le procédé de l’anonyme et que votre santé est aussi bonne que l’est la mienne. Pendant trois mois je n’ai rien reçu de notre ami Tschirnhaus et ce manque de nouvelles m’avait fait craindre qu’allant d’Angleterre en France, il ne lui fût arrivé malheur. Mais je viens d’avoir la joie de recevoir de lui une lettre et, selon (...)
Lettre 65 - Tschirnhaus à Spinoza (12 août 1675)
à Monsieur de Tschirnhaus,
B. de Spinoza.
RÉPONSE A LA PRÉCÉDENTE
... Pour répondre à votre objection je vous dirai qu’à la vérité toute chose s’exprime en une infinité de manières dans l’entendement infini de Dieu, mais que cette infinité d’idées ou d’expressions ne peuvent cependant pas entrer dans la composition d’une seule et même âme. Cette infinité d’idées forme une infinité d’âmes différentes parce que ces idées se rapportant à une infinité (...)
Au très pénétrant
Et savant philosophe B. de Spinoza,
Ehrenf. Walth. de Tschirnhaus.
Monsieur,
Je vous demande une démonstration de ce que vous dites : que l’âme ne peut percevoir d’autres attributs de Dieu que l’Étendue et la Pensée. Bien que je le voie clairement, le contraire me semble pouvoir se déduire du scolie de la proposition 7, partie II de l’Éthique, peut-être par cette seule raison que je n’entends pas bien le sens de ce scolie. Je me suis donc décidé à vous exposer mon raisonnement (...)
Au très savant et honoré G.H. Schuller,
B. De Spinoza.
RÉPONSE A LA PRÉCÉDENTE
Monsieur,
Je suis heureux que l’occasion se soit présentée à vous de m’adresser une de ces lettres qui me sont toujours agréables et je vous prie instamment de me procurer souvent ce plaisir, etc.
Je passe aux difficultés et je vous dirai quant à la première, que l’âme humaine ne peut avoir connaissance que de ce qu’enveloppe l’idée d’un corps existant en acte ou de ce qui peut s’en déduire. Car la puissance d’une chose (...)
Au très savant
Et pénétrant philosophe B. de Spinoza,
G. H. Schuller.
Monsieur,
Je rougirais du long silence que j’ai gardé jusqu’à ce jour et pourrais m’accuser de répondre par l’ingratitude à la bienveillance imméritée dont vous m’avez favorisé, si je ne pensais pas que votre généreuse humanité vous incline à excuser plutôt qu’à vous faire accusateur, et si je ne savais que cette même humanité vous engage, pour le bien commun de vos amis, dans des méditations si profondes qu’on serait coupable et (...)
Au très noble
Et savant Ehrenfried Walther de Tschirnhaus,
B. de Spinoza.
RÉPONSE A LA PRÉCÉDENTE
Monsieur,
Je ne reconnais aucune différence entre l’idée vraie et l’idée adéquate, sinon que le mot de vraie se rapporte seulement à l’accord de l’idée avec son objet, tandis que le mot d’adéquate se rapporte à la nature de l’idée en elle-même. Il n’y a donc aucune différence entre une idée vraie et une idée adéquate en dehors de cette relation extrinsèque. Quant à savoir de quelle idée d’une chose, parmi (...)
Au très éminent
Et pénétrant philosophe B. de Spinoza,
Ehrenfried Walther de Tschirnhaus.
Monsieur,
Quand aurons-nous votre Méthode pour diriger la raison dans la recherche des vérités inconnues, comme aussi votre exposé d’ensemble de la physique ? Je sais que vous avez beaucoup avancé dans cette science. Cela était déjà venu à ma connaissance antérieurement et cela ressort des lemmes introduits dans la deuxième partie de l’Éthique, à l’aide desquels beaucoup de difficultés sont levées en physique. (...)
Au très savant G. H. Schuller,
B. De Spinoza.
RÉPONSE A LA PRÉCÉDENTE
Notre ami J. R. m’a envoyé la lettre que vous avez bien voulu m’écrire en même temps que le jugement de votre ami sur ma manière de voir et celle de Descartes touchant le libre arbitre. Cela m’a été très agréable. Bien qu’en ce moment ma santé soit peu solide et que j’aie bien d’autres occupations, votre amabilité singulière et aussi, ce que je considère avant tout, votre zèle pour la vérité, me font une obligation de répondre à votre (...)
Au très éminent et très pénétrant philosophe
B. de Spinoza,
Ehrenfried Walther de Tschirnhaus.
Monsieur,
Il me paraît étonnant que des philosophes raisonnant en même manière démontrent l’un la fausseté d’une proposition, l’autre sa vérité. Descartes au commencement de la Méthode croit en effet que la certitude de l’entendement est égale chez tous et il le démontre dans ses Méditations. Sont d’accord avec lui sur ce point ceux qui pensent pouvoir démontrer quelque chose de certain de façon que tous les (...)
2002-2023 © Hyper-Spinoza - Tous droits réservés
Ce site est géré sous
SPIP 3.1.1 [22913]
et utilise le squelette
EVA-Web 4.2
Dernière mise à jour : mardi 8 septembre 2020