Axiome 3
Nous ne pouvons être absolument certains d’aucune chose, aussi longtemps que nous ne savons pas que nous existons. Démonstration
Cette proposition est évidente par elle-même, car celui qui ne sait pas d’une manière absolue qu’il est, ne sait pas non plus qu’il est un être affirmant ou niant, c’est-à-dire que certainement il affirme ou il nie.
On observera ici que, bien que nous affirmions ou niions beaucoup de choses avec une grande certitude sans faire attention à ce que nous existons, (...)
Proposition 1
Le je suis doit être connu de lui-même. Démonstration
Si vous le niez c’est donc qu’il ne sera connu que par une autre chose dont (par l’axiome 1) la connaissance et la certitude devront être en nous antérieures à cette affirmation : je suis. Or cela est absurde (par la proposition précédente) donc je suis doit être connu de soi.
C.Q.F.D.
Proposition 3
Proposition 2
Je suis n’est pas la première vérité et n’est pas connu de soi en tant que je suis une chose composée d’un corps. Démonstration
Il y a certaines raisons qui nous font douter de l’existence de notre corps (par l’axiome 2) ; donc (par l’axiome 1) nous ne parviendrons à la certitude à son égard que par la connaissance et certitude d’une autre chose, qui est elle-même antérieure en connaissance et en certitude. Donc cette affirmation : je suis n’est pas la première vérité et n’est pas connue (...)
Proposition 3
Je suis ne peut être la première vérité connue qu’en tant que nous pensons. Démonstration
Ce jugement : je suis une chose corporelle ou formée d’un corps, n’est pas la première vérité connue (par la proposition précédente) ; et je ne suis pas non plus certain de mon existence, en tant que je suis formé d’une chose autre que l’esprit et le corps ; car si nous sommes formés de quelque autre chose, distincte de l’esprit et du corps, cette autre chose nous est moins connue que le corps (par (...)
Proposition 4
Il est évident par là que l’esprit, c’est-à-dire la chose pensante est plus connue que le corps. (Pour plus ample explication, voir Principes, partie I, art. 11 et 12).
Proposition4 - Scolie
Chacun aperçoit avec la plus grande certitude qu’il affirme, nie, doute, connaît, imagine, etc. ; c’est-à-dire qu’il existe en tant que doutant, connaissant, affirmant, etc. ; soit en un mot que pensant et il ne peut le révoquer en doute. C’est pourquoi ce jugement je pense, ou je suis pensant, est le fondement unique (par la proposition 1) et le plus assuré de toute la Philosophie. Et comme dans les sciences on ne peut, pour connaître les choses avec le plus de certitude, chercher ni désirer, autre (...)
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Dernière mise à jour : mardi 8 septembre 2020