EIV - Proposition 24 ; EIV - Proposition 63 (et EIV - Proposition 63 - corollaire).
Un homme libre ne pense à aucune chose moins qu’à la mort, et sa sagesse est une méditation non de la mort mais de la vie. DÉMONSTRATION Un homme libre, c’est-à-dire qui vit suivant le seul commandement de la Raison, n’est pas dirigé par la crainte de la mort (Prop. 63), mais désire ce qui est bon directement (Coroll. de la même Prop.), c’est-à-dire (Prop. 24) désire agir, vivre, conserver son être suivant le principe (...)
EIV - Proposition 64 - corollaire.
Si les hommes naissaient libres, ils ne formeraient aucun concept de chose bonne ou mauvaise aussi longtemps qu’ils seraient libres. DÉMONSTRATION J’ai dit que celui-là est libre qui est conduit par la seule Raison ; qui donc naît libre et le demeure, n’a que des idées adéquates ; par suite, il n’a aucun concept de chose mauvaise (Coroll. de la Prop. 64) et conséquemment aussi (bien et mal étant corrélatifs) de chose bonne. C.Q.F.D.
Si homines liberi nascerentur, (...)
EIII - Proposition 27.
EIV - Proposition 4 ; EIV - Proposition 37.
Que l’hypothèse de cette Proposition est fausse et ne peut se concevoir qu’autant qu’on considère la nature humaine seule, ou plutôt Dieu non en tant qu’il est infini mais en tant seulement qu’il est la cause pour quoi l’homme existe, cela est évident par la Proposition 4. C’est là, avec d’autres vérités par nous déjà démontrées, ce que Moïse paraît avoir voulu signifier dans cette histoire du premier homme. Il n’y conçoit en effet d’autre (...)
EIII - Proposition 59 - scolie ; EIII - Définitions des affects - 40 ; EIII - Définitions des affects - 41.
EIV - Proposition 3 ; EIV - Proposition 5 ; EIV - Proposition 7.
La vertu d’un homme libre se montre aussi grande quand il évite les dangers que quand il en triomphe. DÉMONSTRATION Une affection ne peut être réduite ni ôtée que par une affection contraire et plus forte que l’affection à réduire (Prop. 7). Or, l’Audace aveugle et la Crainte sont des affections que l’on peut concevoir également (...)
EIV - Proposition 69
Dans un homme libre donc la fuite opportune et le combat témoignent d’une égale Fermeté d’âme ; autrement dit, l’homme libre choisit la fuite avec la même Fermeté d’âme, ou présence d’esprit, que le combat. [*]
EIV - Proposition 69 - scolie
Homini igitur libero æque magnæ animositati fuga in tempore ac pugna ducitur sive homo liber eadem animositate seu animi præsentia qua certamen fugam (...)
EIII - Proposition 59 - scolie.
EIV - Proposition 69 - corollaire
J’ai expliqué ce qu’est la Fermeté d’âme, ou ce que j’entends par là, dans le Scolie de la Proposition 59, partie III. Quant au péril, j’entends par là tout ce qui peut être cause de quelque mal, tel que Tristesse, Haine, Discorde, etc. [*]
EIV - Proposition 70
Quid animositas sit vel quid per ipsam intelligam, in scholio propositionis 59 partis III explicui. Per periculum autem id omne intelligo quod potest esse causa alicujus (...)
EIII - Proposition 39 - scolie ; EIII - Proposition 42.
EIV - Proposition 37.
L’homme libre qui vit parmi les ignorants, s’applique autant qu’il peut à éviter leurs bienfaits. DÉMONSTRATION Chacun juge selon sa complexion, quelle chose est bonne (Scolie de la Prop. 39, p. III) ; l’ignorant donc qui a fait quelque bien à quelqu’un l’estimera selon sa complexion, et s’il voit ce bienfait tenu en moindre estime par celui qui le reçoit, il sera contristé (Prop. 42, p. III). L’homme libre, d’autre part, (...)
Je dis autant que possible. Bien qu’ignorants, en effet, ce sont des hommes pouvant en cas de besoin apporter un secours d’homme, et il n’en est pas de plus précieux ; ainsi arrive-t-il souvent qu’il est nécessaire de recevoir d’eux un bienfait et de s’en montrer reconnaissant suivant leur propre complexion ; à quoi s’ajoute que, même en évitant leurs bienfaits, nous devons être prudents de façon que nous ne paraissions pas les mépriser ou craindre par Avarice d’avoir à leur rendre l’équivalent, sans (...)
EIII - Définitions des affects - 34.
EIV - Proposition 35 (et EIV - Proposition 35 - corollaire 1) ; EIV - Proposition 37.
Seuls les hommes libres sont très reconnaissants les uns à l’égard des autres. DÉMONSTRATION Seuls les hommes libres sont pleinement utiles les uns aux autres et liés entre eux par une amitié tout à fait étroite (Prop. 35 avec le Coroll. 1) ; seuls, ils s’efforcent de se faire du bien mutuellement avec un même zèle amical (Prop. 37) ; et, par suite (Déf. 34 des Aff.), seuls les (...)
La reconnaissance qu’ont entre eux les hommes dirigés par le Désir aveugle, est la plupart du temps plutôt un trafic ou une piperie que de la reconnaissance. Pour l’ingratitude, elle n’est pas une affection. Elle est cependant vilaine, parce qu’elle indique le plus souvent qu’un homme est affecté d’une haine excessive, de Colère, d’Orgueil ou d’Avarice, etc. Celui en effet qui, par sottise, ne sait pas rendre l’équivalent des dons qu’il a reçus n’est pas un ingrat ; encore bien moins celui de qui les dons (...)
EIV - Proposition 24 ; EIV - Proposition 31 - corollaire.
L’homme libre n’agit jamais en trompeur, mais toujours de bonne foi. DÉMONSTRATION Si un homme libre agissait, en tant que libre, en trompeur, il le ferait par le commandement de la Raison (nous ne l’appelons libre qu’à cette condition) ; tromper serait donc une vertu (Prop. 24) et conséquemment (même Prop.) il serait bien avisé à chacun de tromper pour conserver son être ; c’est-à-dire (comme il est connu de soi), il serait bien avisé aux (...)
Demande-t-on si, en cas qu’un homme pût se délivrer par la mauvaise foi d’un péril de mort imminent, la règle de la conservation de l’être propre ne commanderait pas nettement la mauvaise foi ? Je réponds de même si la Raison commande cela, elle le commande donc à tous les hommes, et ainsi la Raison commande d’une manière générale à tous les hommes de ne conclure entre eux pour l’union de leurs forces et l’établissement des droits communs que des accords trompeurs, c’est-à-dire commande de n’avoir pas en (...)
EIV - Proposition 37 (et EIV - Proposition 37 - scolie 2) ; EIV - Proposition 63 ; EIV - Proposition 66 - scolie.
L’homme qui est dirigé par la Raison, est plus libre dans la Cité où il vit selon le décret commun, que dans la solitude où il n’obéit qu’à lui-même. DÉMONSTRATION L’homme qui est dirigé par la Raison, n’est pas conduit par la Crainte à obéir (Prop. 63) ; mais, en tant qu’il s’efforce de conserver son être suivant le commandement de la Raison, c’est-à-dire (Scolie de la Prop. 66) en tant qu’il (...)
EIII - Proposition 59 - scolie.
EIV - Proposition 37 ; EIV - Proposition 46 ; EIV - Proposition 50 - scolie.
Cette Proposition et les autres principes établis au sujet de la vraie liberté de l’homme se rapportent à la Fermeté d’âme, c’est-à-dire (Scolie de la Prop. 59, p. III) à la Force d’âme et à la Générosité. Je ne juge pas qu’il vaille la peine de démontrer ici séparément toutes les propriétés de la Force d’âme et, encore bien moins, qu’un homme à l’âme forte n’a personne en haine, n’a de colère, (...)
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Dernière mise à jour : mardi 8 septembre 2020