Les historiens ne sont pas d’accord sur le sens et la portée qu’il convient d’attribuer à la doctrine de l’éternité des âmes exposée dans la seconde moitié de la cinquième partie de l’Éthique. Qu’il ne s’agisse pas de l’immortalité au sens vulgaire du mot, c’est ce qui est attesté expressément dans le texte même de la Proposition XXI, où la mémoire et l’imagination sont considérées comme liées à la vie présente. D’ailleurs il est indubitable que l’existence de l’âme dans son rapport à la durée cesse avec celle du (...)
Il est difficile, quand on passe de la lecture de l’Éthique à celle du Traité théologico-politique, de se défendre d’un sentiment de surprise et de ne pas éprouver quelque embarras. Dans le dernier de ces ouvrages, en effet, Dieu nous est représenté comme communiquant avec les hommes par l’intermédiaire des prophètes et de Jésus-Christ. Il s’intéresse à leur sort, il dirige leurs destinées, en un mot, c’est le Dieu de la tradition judéo-chrétienne, ou, pour me servir d’une expression qui n’est pas du langage (...)
STEVEN NADLER, University of Wisconsin, Madison smnadler@facstaff.wisc.edu PHILOSOPHIQUES 29/1 — Printemps 2002
RÉSUMÉ. — On considère souvent qu’il n’y a pas de place dans la philosophie de Spinoza pour le problème de la théodicée ou pour la question de la conciliation de la justice, de la sagesse et de la puissance divines avec la présence apparente de mal et d’imperfection dans le monde. Son rejet d’un Dieu providentiel semblerait écarter à soi seul toute approche spinoziste du problème. (...)
Qu’est-ce qu’un verset douloureux ? C’est un verset qui incite à la haine de l’autre, et notamment des représentants des deux autres religions. David Meyer précise d’emblée – et peut-être un peu vite – qu’un verset douloureux est un verset qui contredit, en apparence, l’enseignement le plus universel et incontestable du texte sacré : l’amour du prochain. Dès lors, réduire cette apparence, forcer le texte à l’unité, et soumettre le verset récalcitrant à la critique, est la tâche que le croyant doit s’imposer (...)
I
Se mettre à l’abri du soupçon d’athéisme était, à l’époque de Spinoza, une exigence première pour quiconque voulait tenter de transmettre sa propre pensée. Même dans cette Hollande où avaient trouvé refuge et une relative liberté de culte tant de réfugiés d’origines et de religions diverses, et, en particulier, ce groupe des Juifs provenant du Portugal qui constituait à Amsterdam la communauté dans l’environnement de laquelle Spinoza était né et s’était formé, l’accusation d’athéisme était dangereuse et (...)
Introduction :
Spinoza veut soutenir que la liberté de philosopher ne met en danger ni la religion ni l’État. Pour cela, il répond à deux objections, constamment opposées à la revendication de la liberté de penser, de conduire à l’impiété et à la subversion. Il cherchera à montrer qu’à l’inverse, le contrôle que le pouvoir politique cherche à exercer sur les pensées est une perpétuelle source de tension, voire de conflits politiques. Un État prudent laissera donc à ses citoyens toute liberté de penser.
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A. (...)
Descartes n’écrivit jamais une vraie théologie bien structurée. Par contre, il a rédigé des Meditationes de Prima Philosophia ou, comme l’indique la traduction française, des Méditations Métaphysiques. Ce point de départ fait qu’on ne trouve pas une description bien élaborée des attributs de Dieu chez Descartes. Parfois, il décrit Dieu d’une manière très concise. Dans les Méditations il précise que : "par le nom de Dieu on entend une substance infinie, éternelle, immuable, indépendante, toute connaissant, (...)
Le contexte historique
Au cours de l’année 1672, l’armée hollandaise, sous le commandement de Guillaume III, était en train de perdre la guerre. Des tas de villes se rendaient. Le 13 juin de cette année, la ville d’Utrecht capitulait. En novembre 1673, la ville fut prise par les troupes françaises du Prince de Condé. Le pouvoir y était exercé par Jean-Baptiste Stouppa qui fut nommé commandeur de la ville et qui avait aussi écrit un livre sur La religion des hollandais. Par ce livre, Stouppa, qui était (...)
Sans exagérer on peut dire que l’étude de la genèse et de la transmission des textes de Spinoza a pris un retard considérable sur l’interprétation historique et systématique de son oeuvre. Jusqu’à 1986 il n’existait même pas une édition critique de niveau vraiment scientifique pour un seul de ses écrits. Une édition critique doit être basée sur de solides études de toutes les sources disponibles et sur un choix bien réfléchi d’un texte de base. Elle doit présenter un texte clair et bien compréhensible, et (...)
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Dernière mise à jour : mardi 8 septembre 2020