Proposition4 - Scolie
Il y a divers degrés de réalité ou entité : car la substance a plus de réalité que l’accident ou le mode ; et la substance infinie que la finie ; et par suite, il y a plus de réalité objective dans l’idée de la substance que dans celle de l’accident ; et dans l’idée de la substance infinie que dans l’idée de la substance finie.
Cet axiome se connaît de la seule contemplation de nos idées, de l’existence desquelles nous sommes certains, puisque ce sont des modes de penser ; car (...)
Axiome 4
Si une chose pensante vient à connaître quelques perfections qu’elle n’ait pas, elle se les donnera aussitôt si elles sont en sa puissance.
Chacun observe cela en lui-même, en tant qu’il est chose pensante ; c’est pourquoi (par la Proposition 4, Scolie) nous en sommes très certains, et pour la même cause, nous ne sommes pas moins certains du suivant axiome, savoir :
Axiome (...)
Axiome 5
Dans l’idée ou le concept de toute chose est contenue l’existence ou possible ou nécessaire (Voir Axiome 10 de Descartes).
L’existence nécessaire dans le concept de Dieu, c’est-à-dire de l’être souverainement parfait ; car autrement, il serait conçu comme une chose imparfaite, ce qui va à l’encontre de la conception qu’on suppose ; l’existence contingente ou possible dans le concept d’une chose limitée.
Axiome (...)
Axiome 6
Aucune chose, et aucune perfection actuellement existante d’une chose, ne peut avoir le néant, c’est-à-dire une chose non existante, pour cause de son existence.
Cet axiome est pour nous aussi évident que je suis pensant comme je l’ai démontré dans la Proposition 4, Scolie.
Axiome 8
Axiome 7
Tout ce qu’il y a de réalité ou de perfection dans une chose, se trouve ou formellement ou éminemment dans sa cause première et adéquate.
J’entends par éminemment que la cause contient toute la réalité de l’effet plus parfaitement que l’effet lui-même ; par formellement qu’il la contient avec une perfection égale.
Cet axiome dépend du précédent, car, si l’on supposait que dans la cause il y a le néant, ou qu’il y a moins que dans l’effet, le néant dans la cause serait cause de l’effet. Mais (...)
La réalité objective de nos idées requiert une cause dans laquelle cette même réalité soit contenue non pas seulement objectivement, mais formellement ou éminemment.
Cet axiome est reconnu par tous quoique beaucoup en usent mal. Sitôt, en effet, que quelqu’un a conçu quelque chose de nouveau, il n’est personne qui ne cherche la cause de ce concept ou de cette idée. Et quand on peut en assigner une dans laquelle soit contenu formellement ou éminemment autant de réalité qu’il y en a objectivement dans (...)
Il ne faut pas pour conserver une chose une cause moindre que pour la créer à l’origine.
De ce que nous pensons en cet instant il ne suit pas nécessairement que nous penserons plus tard. Car la conception que nous avons de notre pensée n’enveloppe ou ne contient pas l’existence nécessaire de la pensée : je puis en effet concevoir une pensée clairement et distinctement, bien que supposant qu’elle n’existe pas. Comme maintenant la nature de chaque cause doit contenir en elle ou envelopper la perfection (...)
Axiome 10
Aucune chose n’existe de laquelle on ne puisse demander quelle est la cause (ou la raison) pourquoi elle existe. (Voir Axiome 1 de Descartes.)
Comme l’existence est quelque chose de positif, nous ne pouvons dire qu’elle ait le néant pour cause (par l’Axiome 7) ; nous devons donc assigner une cause ou raison positive pourquoi une chose existe, et cette cause sera externe, c’est-à-dire en dehors de la chose même, ou interne, c’est-à-dire contenue dans la nature et la définition de la (...)
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Dernière mise à jour : mardi 8 septembre 2020