[1] En dépit de l’éternité qui eût pu être en partage à l’État des Hébreux, tel que nous l’avons conçu dans le précédent chapitre, personne ne peut plus le prendre pour modèle et cela ne serait pas un dessein raisonnable. Si des hommes en effet voulaient transférer leur droit à Dieu, il leur faudrait comme aux Hébreux conclure avec Dieu un pacte exprès ; ce n’est donc pas seulement la volonté de transférer son droit qui serait requise, mais aussi la volonté de Dieu à qui il devrait être transféré. Or Dieu a révélé par les Apôtres que son pacte n’était plus écrit avec de l’encre, ni sur des table de pierre, mais dans le cœur et avec l’esprit de Dieu. En second lieu une forme d’État comme celle-là ne pourrait convenir, tout au plus, qu’à des hommes qui voudraient vivre seuls sans commerce avec le dehors, se renfermer dans leurs limites et s’isoler du reste du monde : non du tout à des hommes auxquels il est nécessaire d’avoir commerce avec d’autres, c’est pourquoi une telle forme d’État ne peut servir qu’à un très petit nombre. Il n’en est pas moins vrai que, si elle ne peut être imitée en tout, encore comprend-elle beaucoup de dispositions très dignes de remarque et qu’on aurait peut-être grande raison d’imiter.
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Dernière mise à jour : mardi 8 septembre 2020