Religion et philosophie.

4 juin 2006

La religion est le mode de la conscience suivant lequel la vérité est pour tous les hommes, pour les hommes de toute culture ; mais la connaissance scientifique de la vérité est une espèce particulière de leur conscience, espèce dont le travail n’est pas entrepris par tous, mais bien plutôt seulement par quelques-uns. Le contenu consistant est le même, mais comme Homère dit de certaines étoiles qu’elles ont deux noms, l’un dans la langue des dieux, l’autre dans la langue des hommes éphémères, il y a pour ce contenu deux langages, l’un, du sentiment, de la représentation et de la pensée d’entendement qui fait son nid dans des caté-gories finies et des abstractions unilatérales, l’autre, du concept concret. Si l’on veut à partir de la religion discuter et juger aussi de la philosophie, il est requis davantage que d’avoir seulement l’habitude du langage de la conscience éphé-mère. Le fondement de la connaissance scientifique est le contenu consistant intérieur, l’Idée demeurant en lui et la vitalité agile de celle-ci dans l’esprit, comme , d’une façon non moindre, la religion est une âme sentante travaillée de part en part, un esprit éveillé à la connaissance, un contenu consistant élaboré. Dans les tout derniers temps, la religion a contracté de plus en plus l’étendue cultivée de son contenu et s’est retirée dans l’être intensif de la piété ou en-core du sentiment, et souvent d’un sentiment manifestant une teneur essentielle très indigente et dégarnie. Tant qu’elle a encore un Credo, une doctrine, une dogmatique, elle a ce dont la philosophie peut s’occuper et ce en quoi elle-même comme telle peut se réunir avec la religion. Ce qu’il ne faut pourtant pas prendre à nouveau suivant l’entendement séparateur, le mauvais entendement, dans lequel la religiosité moderne se trouve prise et suivant lequel elle les représente toutes deux d’une manière telle qu’elles s’excluraient l’une l’autre ou seraient d’une façon générale à tel point séparables qu’elles ne s’uniraient ensuite que de l’ex-térieur. Il est bien plutôt impliqué aussi dans ce qui a été dit jusqu’à présent, que si la religion peut bien être sans la philosophie, la philosophie ne peut être sans la religion, mais inclut bien plutôt celle-ci en elle.

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