Accueil > Les auteurs et les textes > Deleuze > Eléments d’un petit vocabulaire deleuzien
Eléments d’un petit vocabulaire deleuzien
Réalisé par Raphaël Bessis à partir des textes de Gilles Deleuze, du Vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert Sasso et Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n° 3, Printemps 2003, du Vocabulaire de Deleuze de François Zourabichvili, Ed. Ellipses, 2003, et du livret réalisé par David Lapoujade à l’occasion de l’exposition « Deleuze » organisé par l’ADPF (association pour la diffusion de la pensée française), 2004), et mis en ligne par jld.
Ces éléments d’un petit vocabulaire deleuzien se veulent une invitation à découvrir l’oeuvre de Gilles Deleuze, ainsi que ces précieux guides que sont les ouvrages utilisés comme références. Les quelques éléments qui te sont proposés ici, ami butineur, ne peuvent remplacer la fréquentation de ces livres.
-
Temps (et l’image-cristal)
23 février 2004, par Bessis, Raphaël
– « Ce qui constitue l’image-cristal, c’est l’opération la plus fondamentale du temps : puisque le passé ne se constitue pas après le présent qu’il a été, mais en même temps, il faut que le temps se dédouble à chaque instant en présent et passé, qui diffèrent l’un de l’autre en nature, ou, ce qui revient au même, dédouble le présent en deux directions hétérogènes dont l’une s’élance vers l’avenir et l’autre tombe dans le passé. Il faut que le temps se scinde en deux jets dissymétriques dont (…)
-
Univocité de l’être
23 février 2004, par Bessis, Raphaël
« L’univocité est la synthèse immédiate du multiple : l’un ne se dit plus que du multiple, au lieu que ce dernier se subordonne à l’un comme au genre supérieur et commun capable de l’englober. C’est dire que l’un n’est plus que le différenciant des différences, différence interne ou synthèse disjonctive. Le mot « différenciant » (…) ne désigne rien d’autre que le bord à bord des différences ou le réseau multiple et mutant de leurs « distances » (…). Le corollaire de cette synthèse immédiate (…)
-
Vie
23 février 2004, par Bessis, Raphaël
« Toute vie est bien entendu un processus de démolition. » (Gilles Deleuze, Logique du sens, Ed. Minuit, 1969, p. 130).
-
Vitalisme
23 février 2004, par Bessis, Raphaël
« Il y a un lien profond entre les signes, l’événement, la vie, le vitalisme. (…) Ce sont les organismes qui meurent, pas la vie. (…) Tout ce que j’ai écrit était vitaliste, du moins je l’espère, et constituait une théorie des signes et de l’événement. » (Gilles Deleuze, Pourparlers, Ed. Minuit, 1990, p. 196.)
-
Virtuel (et Actuel)
23 février 2004, par Bessis, Raphaël
– « Le virtuel ne s’oppose pas au réel, mais seulement à l’actuel. Le virtuel possède une pleine réalité, en tant que virtuel… Le virtuel doit même être défini comme une stricte partie de l’objet réel (…). » (Gilles Deleuze, Différence et répétition, Ed. P.U.F., 1968, p. 269.) « L’actuel et le virtuel sont des catégories qui (…) possèdent la même réalité, mais sont exclusives l’une de l’autre. L’actuel désigne l’état de choses matériel et présent. Le virtuel, l’événement incorporel, passé, (…)
-
Vitesse(s) (Les trois _ )
23 février 2004, par Bessis, Raphaël
– « [Le concept de vitesse est] présent à trois niveaux. Vitesse, d’abord, des intensités dans le chaos, c’est-à-dire dans le désordre premier de l’Être. Le chaos n’est pas une nuit indifférenciée, c’est une infinité où les différences, terriblement inconsistantes, se défont sitôt qu’ébauchées, à toute vitesse. Vitesse, ensuite, du plan d’immanence, c’est-à-dire du filet que tend le philosophe sur le chaos, et par lequel il décide pré-philosophiquement de ce qui vaut d’être pensé. Vitesse, (…)
-
Zone d’indiscernabilité
23 février 2004, par Bessis, Raphaël
– [Ces zones d’indiscernabilité vont s’affirmer comme indissolublement liées à l’activité de l’art :] « Seule la vie crée de telles zones où tourbillonnent les vivants, et seul l’art peut y atteindre et y pénétrer dans son entreprise de co-création. C’est que l’art vit lui-même de ces zones d’indétermination (…). » (Gilles Deleuze et Félix Guattari, Qu’est-ce que la philosophie ?, Ed. Minuit, 1991, p. 164.)
– « Zone d’indiscernabilité : Zone de recouvrement de deux ensembles en (…)
-
Aiôn (et Chronos)
23 février 2004, par Bessis, Raphaël
– « La réflexion de Gilles Deleuze sur le temps (…) [constitue une] tentative d’échapper à l’historicisme, et au mono-chrono-logisme qu’il implique (…). Deleuze, comme Nietzsche, est à la recherche d’une forme d’intemporel qui ne serait ni l’éternité (l’absence de temps) ni la sempiternité (la permanence indéfinie dans le temps d’une nature ou structure). Il lui faut, pour asseoir l’intempestif, présent en toute création, un troisième terme entre le temps historique et l’éternité. Ce sera (…)
-
Affect
23 février 2004, par Bessis, Raphaël
« 1) L’affect est puissance d’affirmation : à l’opposé des propositions de la psychanalyse ou de certaines approches philosophiques telles que celles de Lyotard, ou d’Agamben, l’affect n’est pas rapporté à un trauma, ni à une expérience originaire de la perte, mais il apparaît au contraire comme puissance de vie, puissance d’affirmation (« s’affecter de joie, multiplier les affects qui expriment ou enveloppent un maximum d’affirmation » écrit Deleuze dans Dialogues, p. 76). Cette conception (…)