EII - Proposition 45 - scolie

  • 29 avril 2004

Je n’entends pas ici par existence la durée, c’est-à-dire l’existence en tant qu’elle est conçue abstraitement et comme une certaine sorte de quantité. Je parle de la nature même de l’existence, laquelle est attribuée aux choses singulières pour cette raison qu’une infinité de choses suivent de la nécessité éternelle de Dieu en une infinité de modes (voir Prop. 16, p. I). Je parle, dis-je, de l’existence même des choses singulières en tant qu’elles sont en Dieu. Car, bien que chacune soit déterminée à exister d’une certaine manière par une autre chose singulière, la force cependant par laquelle chacune persévère dans l’existence, suit de la nécessité éternelle de la nature de Dieu. Sur ce point voir Coroll. de la Proposition 24, partie I. [*]


Hic per existentiam non intelligo durationem hoc est existentiam quatenus abstracte concipitur et tanquam quædam quantitatis species. Nam loquor de ipsa natura existentiæ quæ rebus singularibus tribuitur propterea quod ex æterna necessitate Dei naturæ infinita infinitis modis sequuntur (vide propositionem 16 partis I). Loquor inquam de ipsa existentia rerum singularium quatenus in Deo sunt. Nam etsi unaquæque ab alia re singulari determinetur ad certo modo existendum, vis tamen qua unaquæque in existendo perseverat, ex æterna necessitate naturæ Dei sequitur. Qua de re vide corollarium propositionis 24 partis I.


[*(Saisset :) Je n’entends pas ici par existence la durée, c’est-à-dire l’existence conçue d’une manière abstraite, comme une forme de la quantité. Je parle de la nature même de l’existence qu’on attribue aux choses particulières, à cause qu’elles découlent en nombre infini et avec une infinité de modifications de la nécessité éternelle de la nature de Dieu (voir la Propos. 16, partie 1). Je parle, dis-je, de l’existence même des choses particulières, en tant qu’elles sont en Dieu. Car, quoique chacune d’elles soit déterminée par une autre d’exister d’une certaine manière, la force par laquelle elle persévère dans l’être suit de l’éternelle nécessité de la nature de Dieu. (Sur ce point, voyez le Corollaire de la Propos. 24, partie 1.).

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