TRE - 63

  • 18 septembre 2005


En outre, pourvu seulement qu’une première idée ne soit pas forgée et que toutes les autres en soient déduites, l’empressement à forger disparaîtra peu à peu. De plus, une idée forgée ne peut être claire et distincte, mais seulement confuse et toute confusion provient de ce que l’esprit connaît un entier, ou une chose composée de beaucoup d’autres, seulement en partie et ne distingue pas le connu de l’inconnu ; de ce que, en outre, il s’attache à la fois aux nombreux éléments contenus dans chaque objet sans les distinguer le moins du monde, d’où il suit : Primo, que si une idée se rapporte à une chose très simple, elle ne pourra être que claire et distincte. Cette chose en effet ne devra pas être connue en partie mais ou bien elle le sera tout entière ou il n’en sera rien connu.


Porro, modo prima idea non sit ficta et ex ea ceterae omnes ideae deducantur, paulatim praecipitantia fingendi evanescet. Deinde cum idea ficta non possit esse clara et distincta, sed solummodo confusa, et omnis confusio inde procedat, quod mens rem integram aut ex multis compositam tantum ex parte noscat, et notum ab ignoto non distinguat ; praeterea quod ad multa, quae continentur in unaquaque re, simul attendat sine ulla distinctione ; inde sequitur primo, quod si idea sit alicuius rei simplicissimae, ea non nisi clara et distincta poterit esse. Nam res illa non ex parte, sed tota aut nihil eius innotescere debebit.


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