TRE - 71

  • 18 septembre 2005


La forme de la pensée vraie doit donc être contenue dans cette pensée même sans relation à d’autres, et elle ne reconnaît pas comme cause un objet, mais doit dépendre de la puissance même et de la nature de l’entendement. Si nous supposions en effet que l’entendement eût perçu quelque être nouveau n’ayant jamais existé, comme le faisait, selon certains, l’entendement de Dieu avant qu’il eût créé les choses (et cette perception ne peut assurément provenir d’aucun objet) et que de cette perception il en eût déduit légitimement d’autres, toutes ces pensées seraient vraies et ne seraient déterminées par aucun objet extérieur ; mais dépendraient seulement de la puissance et de la nature de l’entendement.


Quare forma verae cogitationis in eadem ipsa cogitatione sine relatione ad alias debet esse sita ; nec obiectum tamquam causam agnoscit, sed ab ipsa intellectus potentia, et natura pendere debet. Nam si supponamus, intellectum ens aliquod novum percepisse, quod nunquam exstitit, sicut aliqui Dei intellectum concipiunt, antequam res crearet (quae sane perceptio a nullo obiecto oriri potuit), et ex tali perceptione alias legitime deduceret, omnes illae cogitationes verae essent, et a nullo obiecto externo determinatae, sed a sola intellectus potentia et natura dependerent. Quare id, quod formam verae cogitationis constituit, in ipsa eadem cogitatione est quaerendum, et ab intellectus natura deducendum.