TRE - 75

  • 18 septembre 2005


Nous nous affranchissons toutefois également de cette erreur en nous efforçant d’examiner toutes nos perceptions selon la norme de l’idée vraie donnée, nous gardant, comme nous l’avons dit au commencement, des idées qui nous viennent par ouï-dire ou par expérience vague. Il faut ajouter que cette sorte d’erreur provient de ce que l’on conçoit les choses d’une façon trop abstraite ; car il est de soi assez clair que, ce que je conçois dans son véritable objet, je ne puis l’appliquer à un autre. L’erreur provient aussi de ce qu’on ne connaît pas les premiers éléments de toute la Nature, par suite procédant sans ordre et confondant la Nature avec des axiomes abstraits, encore qu’ils soient vrais, on porte en soi-même la confusion et on renverse l’ordre de la Nature. Pour nous, si nous procédons de la façon la moins abstraite qu’il se puisse et partons des premiers éléments, c’est-à-dire de la source et de l’origine de la Nature, le plus tôt qu’il se pourra, nous n’avons pas à craindre de nous tromper ainsi.


Sed ab hoc etiam liberamur, dum conamur ad normam datae verae ideae omnes nostras perceptiones examinare cavendo, uti initio diximus, ab iis, quas ex auditu aut ab experientia vaga habemus. Adde quod talis deceptio ex eo oritur, quod res nimis abstracte concipiunt ; nam per se satis clarum est, me illud, quod in suo vero obiecto concipio, alteri non posse applicare. Oritur denique etiam ex eo, quod prima elementa totius naturae non intelligunt ; unde sine ordine procedendo, et naturam cum abstractis, quamvis sint vera axiomata, confundendo, se ipsos confundunt ordinemque naturae pervertunt. Nobis autem, si quam minime abstracte procedamus, et a primis elementis, hoc est, a fonte et origine naturae, quam primum fieri potest, incipiamus, nullo modo talis deceptio erit metuenda.


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