TTP - Chap. XIX - §1 : Introduction : nier que le droit sacré appartienne au souverain, c’est diviser l’État.

  • 12 mai 2006


[1] Quand j’ai dit plus haut que les détenteurs du pouvoir avaient seuls le droit de tout régler, et que tout droit est suspendu à leur décret, je n’ai pas voulu entendre seulement le droit civil, mais aussi le droit sacré duquel ils doivent être également interprètes et défenseurs. Je veux ici le faire expressément observer et traiter ce point explicitement dans ce chapitre, parce qu’il y a beaucoup d’auteurs qui nient que ce droit de régler les choses sacrées appartienne au souverain et ne veulent pas le reconnaître comme interprète du droit sacré ; d’où ils prennent licence de l’accuser, de le traduire devant un tribunal ecclésiastique et même de l’excommunier (comme autrefois Ambroise excommunia l’empereur Théodose). Nous verrons dans la suite de ce chapitre que par cette méthode ils divisent l’État et cherchent un moyen de parvenir eux-mêmes au pouvoir.


Dans la même rubrique

TTP - Chap. XIX - §2-9 : La Religion n’acquiert force de droit que par le décret des gouvernants.

[2] Pour le moment je veux montrer que la Religion n’acquiert force de droit que par le décret de ceux qui ont le droit de régir l’État ; que le (...)

TTP - Chap. XIX - §§10-13 : Le culte religieux extérieur et les formes extérieures de la piété doivent se régler sur la paix de l’État.

[10] Il est certain que la piété envers la Patrie est la plus haute sorte de piété qu’un homme puisse montrer ; supprimez l’État en effet, rien (...)

TTP - Chap. XIX - §§14-19 : Réfutation de la thèse adverse qui veut séparer le droit sacré du droit civil : elle conduit à diviser l’État.

[14] Au reste les adversaires de cette thèse qui ont voulu séparer le droit sacré du droit civil et soutenir que ce dernier seul appartient au (...)

TTP - Chap. XIX - §§20-22 : Pour quelle raison le droit sacré et le droit civil sont toujours séparés dans les États chrétiens.

[20] Il nous reste à indiquer la cause pour laquelle dans un État chrétien les discussions ne cessent pas au sujet de ce droit, alors que les (...)