EIV - Proposition 31 - corollaire

  • 16 juin 2004

Il suit de là que plus une chose s’accorde avec notre nature, plus elle nous est utile ou meilleure elle est ; et inversement, une chose nous est plus utile dans la mesure où elle s’accorde mieux avec notre nature. Car, en tant qu’elle ne s’accorde pas avec notre nature, elle en sera nécessairement différente ou lui sera contraire. Si elle est différente, alors elle ne pourra (Prop. 29) être ni bonne ni mauvaise ; si contraire, elle sera donc contraire à la nature qui s’accorde avec la nôtre, c’est-à-dire (Prop. préc.) contraire au bon, ou mauvaise. Rien donc ne peut être bon, sinon en tant qu’il s’accorde avec notre nature, et, par suite, plus une chose s’accorde avec notre nature, plus elle est utile, et inversement. C.Q.F.D. [*]


Hinc sequitur quod quo res aliqua magis cum nostra natura convenit, eo nobis est utilior seu magis bona et contra quo res aliqua nobis est utilior, eatenus cum nostra natura magis convenit. Nam quatenus cum nostra natura non convenit, erit necessario a nostra natura diversa vel eidem contraria. Si diversa, tum (per propositionem 29 hujus) neque bona neque mala esse poterit ; si autem contraria, erit ergo etiam ei contraria quæ cum nostra natura convenit hoc est (per propositionem præcedentem) contraria bono seu mala. Nihil igitur nisi quatenus cum nostra natura convenit, potest esse bonum atque adeo quo res aliqua magis cum nostra natura convenit, eo est utilior et contra. Q.E.D.


[*(Saisset :) Il suit de là qu’à mesure qu’une chose a plus de conformité avec notre nature, elle nous est d’autant plus utile, c’est-à-dire d’autant meilleure ; et réciproquement, à mesure qu’une chose nous est plus utile, elle a plus de conformité avec notre nature. Car, en tant qu’elle n’a pas de conformité avec notre nature, elle en diffère nécessairement ou elle lui est contraire. Si elle en diffère, elle ne pourra nous être ni bonne, ni mauvaise (par la Propos. 29). Si elle lui est contraire, elle sera donc contraire à ce qui a de la conformité avec notre nature ; en d’autres termes (par la Propos. précéd.), contraire à notre bien, ou mauvaise. Aucune chose ne peut donc nous être bonne qu’à condition d’avoir de la conformité avec notre nature ; et par conséquent, à mesure que cette conformité est plus grande, la chose en question nous est d’autant plus utile, et réciproquement. C. Q. F. D.

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