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Sous-rubrique

  • Eléments d’un petit vocabulaire deleuzien

    Réalisé par Raphaël Bessis à partir des textes de Gilles Deleuze, du Vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert Sasso et Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n° 3, Printemps 2003, du Vocabulaire de Deleuze de François Zourabichvili, Ed. Ellipses, 2003, et du livret réalisé par David Lapoujade à l’occasion de l’exposition « Deleuze » organisé par l’ADPF (association pour la diffusion de la pensée française), 2004), et mis en ligne par jld.
    Ces éléments d’un petit vocabulaire deleuzien se veulent une invitation à découvrir l’oeuvre de Gilles Deleuze, ainsi que ces précieux guides que sont les (...)

Articles

  • La philosophie sert à attrister - Mars 2017

    Lorsque quelqu’un demande à quoi sert la philosophie, la réponse doit être agressive, puisque la question se veut ironique et mordante. La philosophie ne sert pas à l’État ni à l’Église, qui ont d’autres soucis. Elle ne sert aucune puissance établie. La philosophie sert à attrister. Une philosophie qui n’attriste personne et ne contrarie personne n’est pas une philosophie. Elle sert à nuire à la bêtise, elle fait de la bêtise quelque chose de honteux. Elle n’a pas d’autre usage que celui-ci : dénoncer la (...)

  • A chaque société correspond un type de machines - Septembre 2011

    Il est facile de faire correspondre à chaque société des types de machines, non pas que les machines soient déterminantes, mais parce qu’elles expriment les formes sociales capables de leur donner naissance et de s’en servir. Les vieilles sociétés de souveraineté maniaient des machines simples, leviers, poulies, horloges ; mais les sociétés disciplinaires récentes avaient pour équipement des machines énergétiques, avec le danger passif de l’entropie, et le danger actif du sabotage ; les sociétés de (...)

  • Autrui est l’expression d’un monde possible. - Décembre 2007

    Lisez, de Deleuze : La contradiction de l’amour ; et aussi l’article de Stéphane LLéres, "Autrui et l’image de la pensée chez Gilles Deleuze".
    Le premier effet d’autrui, c’est, autour de chaque objet que je perçois ou de chaque idée que je pense, l’organisation d’un monde marginal, d’un manchon, d’un fond, où d’autres objets, d’autres idées peuvent sortir suivant des lois de transition qui règlent le passage des uns aux autres. Je regarde un objet, puis je me détourne, je le laisse rentrer dans le fond, en (...)

  • Morale, ou Ethique ? - Décembre 2007

    « Voilà donc que l’Éthique, c’est-à-dire une typologie des modes d’existence immanents, remplace la Morale, qui rapporte toujours l’existence à des valeurs transcendantes. La morale, c’est le jugement de Dieu, le système du Jugement. Mais l’Éthique renverse le système du jugement. A l’opposition des valeurs (Bien-Mal), se substitue la différence qualitative des modes d’existence (bon-mauvais). L’illusion des valeurs ne fait qu’un avec l’illusion de la conscience : parce que la conscience est essentiellement (...)

  • La contradiction de l’amour - Septembre 2005

    Lisez aussi : Autrui est l’expression d’un monde possible..
    Devenir amoureux, c’est individualiser quelqu’un par les signes qu’il porte ou qu’il émet. C’est devenir sensible à ces signes, en faire l’apprentissage (...). Il se peut que l’amitié se nourrisse d’observation et de conversation, mais l’amour naît et se nourrit d’interprétation silencieuse. L’être aimé apparaît comme un signe, une « âme », il exprime un monde possible inconnu de nous. L’aimé implique, enveloppe, emprisonne un monde, qu’il faut (...)

  • L’opinion dans son essence est volonté de majorité - Septembre 2004

    Ce que l’opinion propose, c’est un certain rapport entre une perception extérieure comme état d’un sujet et une affection intérieure comme passage d’un état à un autre (exo et endo-référence). Nous dégageons une qualité supposée commune à plusieurs objets que nous percevons, et une affection supposée commune à plusieurs sujets qui l’éprouvent et saisissent avec nous cette qualité. L’opinion est la règle de correspondance de l’une à l’autre, c’est une fonction ou une proposition dont les arguments sont des (...)

  • Qu’est-ce que l’acte de création ? - Décembre 2003

    Conférence donnée dans le cadre des mardis de la fondation Femis, le 17 Mai 1987. Source : Webdeleuze
    Je voudrais, moi aussi, poser des questions. Et en poser à vous, et en poser à moi-même. Ce serait, heu..., ce serait du genre : qu’est-ce que vous faîtes au juste, vous qui faîtes du cinéma ? Et moi, qu’est-ce que je fais au juste quand je fais ou quand j’espère faire de la philosophie ?
    Eh ! Est-ce que l’on a quelque chose à se dire, en fonction de cela ?
    Alors bien sur, cela va mal chez vous, (...)

  • Post-scriptum sur les sociétés de contrôle - Octobre 2003

    voyez : Modèle de contrainte ou modélisation créative ;
    et complétez par : Pourquoi obéit-on ?.
    Historique
    Foucault a situé les sociétés disciplinaires aux XVIIIè et XIXè siècles ; elles atteignent à leur apogée au début du XXè. Elles procèdent à l’organisation des grands milieux d’enfermement. L’individu ne cesse de passer d’un milieu clos à un autre, chacun ayant ses lois : d’abord la famille, puis l’école (« tu n’es plus dans ta famille »), puis la caserne (« tu n’es plus à l’école »), puis l’usine, de (...)

  • Désir, plaisir et manque - Septembre 2003

    En parlant de désir, nous ne pensions pas plus au plaisir et à ses fêtes. Certainement le plaisir est agréable, certainement nous y tendons de toutes nos forces. Mais, sous la forme la plus aimable ou la plus indispensable, il vient plutôt interrompre le processus du désir comme constitution d’un champ d’immanence. Rien de plus significatif que l’idée d’un plaisir-décharge ; le plaisir obtenu, on aurait au moins un peu de tranquillité avant que le désir renaisse : il y a beaucoup de haine, ou de peur à (...)

  • Désir et plaisir - Septembre 2003

    A
    Une des thèses essentielles de S. et P. concernait les dispositifs de pouvoir. Elle me semblait essentielle à trois égards :
    1/ en elle-même et par rapport au « gauchisme » : profonde nouveauté politique de cette conception du pouvoir, par opposition à toute théorie de l’État.
    2/ Par rapport à Michel, puisqu’elle lui permettait de dépasser la dualité des formations discursives et des formations non-discursives, qui subsistait dans A.S., et d’expliquer comment les deux types de formations se (...)

  • Différence entre fascisme et totalitarisme - Août 2003

    J’ai essayé de dire plusieurs fois à quel point le fascisme et le totalitarisme n’étaient pas du tout la même chose. Ce que je vais vous dire peut vous paraître un peu mystique : le fascisme est typiquement un processus, ou une ligne de fuite, qui tourne immédiatement en ligne mortuaire : mort des autres et mort de soi-même. Tous les fascistes l’ont toujours dit : le fascisme implique fondamentalement, contrairement au totalitarisme, l’idée d’un mouvement perpétuel sans objet ni but. D’une certaine (...)

  • On a de l’herbe dans la tête, et pas un arbre. - Août 2003

    Les Anglais, les Américains n’ont pas la même manière de recommencer que les Français. Le recommencement français, c’est la table rase, la recherche d’une première certitude comme d’un point d’origine, toujours le point ferme. L’autre manière de recommencer, au contraire, c’est reprendre la ligne interrompue, ajouter un segment à la ligne brisée, la faire passer entre deux rochers, dans un étroit défilé, ou par-dessus le vide, là où elle s’était arrêtée. Ce n’est jamais le début ni la fin qui sont (...)