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Articles

  • Politique et philosophie de l’histoire - Novembre 2012

    La politique ne doit-elle pas renoncer à se fonder sur une philosophie de l’histoire, et, prenant le monde comme il est, quels que soient nos vœux, nos jugements ou nos rêves, définir ses fins et ses moyens d’après ce que les faits autorisent ? Mais on ne se passe pas de mise en perspective, nous sommes, que nous le voulions ou non, condamnés aux vœux, aux jugements de valeur, et même à la philosophie de l’histoire. On ne remarque pas assez que, après avoir démontré l’irrationalité de l’histoire, le (...)

  • Le rôle du langage dans la perception d’autrui - Septembre 2005

    Il y a, en particulier, un objet culturel qui va jouer un rôle essentiel dans la perception d’autrui : c’est le langage. Dans l’expérience du dialogue, il se constitue entre autrui et moi un terrain commun, ma pensée et la sienne ne font qu’un seul tissu, mes propos et ceux de l’interlocuteur sont appelés par l’état de la discussion, ils s’insèrent dans une opération commune dont aucun de nous n’est le créateur. Il y a là un être à deux, et autrui n’est plus ici pour moi un simple comportement dans mon (...)

  • L’opération paradoxale de la parole - Septembre 2005

    Il est vrai que la communication présuppose un système de correspondance tel que celui qui est donné par le dictionnaire, mais elle va au-delà, et c’est la phrase qui donne son sens à chaque mot, c’est pour avoir été employé dans différents contextes que le mot peu à peu se charge d’un sens qu’il n’est pas possible de fixer absolument. Une parole importante, un bon livre imposent leur sens. C’est donc d’une certaine manière qu’ils le portent en eux. Et quant au sujet qui parle, il faut bien que l’acte (...)

  • Autrui ne se présente jamais de face. - Septembre 2005

    On ne remarque pas assez qu’autrui ne se présente jamais de face. Même quand, au plus fort de la discussion, je « fais face » à l’adversaire, ce n’est pas dans ce visage violent, grimaçant, ce n’est pas même dans cette voix qui vient vers moi à travers l’espace, que se trouve vraiment l’intention qui m’atteint. L’adversaire n’est jamais tout à fait localisé : sa voix, sa gesticulation, ses tics, ce ne sont que des effets, une espèce de mise en scène, une cérémonie. L’organisateur est si bien masqué, que je (...)

  • La conscience de la vie est radicalement conscience de la mort. - Avril 2005

    La conscience de la vie est radicalement conscience de la mort. Même les doctrines qui voudront nous enfermer dans nos particularités raciales ou locales et nous masquer notre humanité ne peuvent le faire, puisque ce sont des doctrines et des propagandes, que parce qu’elles ont quitté la vie immédiate, que par un emprunt honteux à la conscience de la mort. Ce qu’il faut reprocher aux idéologies nazies, ce n’est pas d’avoir rappelé l’homme au tragique, c’est d’avoir utilisé le tragique et le vertige de (...)

  • Note sur Machiavel - Mai 2004

    Communication au Congrès Umanesimo e scienza politica, Rome-Florence, septembre 1949. In Maurice Merleau-Ponty, Signes, Gallimard, 1960 (1985), pp.267-283
    Comment le comprendrait-on ? Il écrit contre les bons sentiments en politique, mais il est aussi contre la violence. Il déconcerte les croyants du Droit comme ceux de la Raison d’État, puisqu’il a l’audace de parler de vertu au moment où il blesse durement la morale ordinaire. C’est qu’il décrit ce nœud de la vie collective où la morale pure peut (...)

  • Qu’est-ce donc que la liberté ? Naître, c’est à la fois naître du monde et naître au monde. - Août 2003

    Qu’on n’ait pas choisi de naître peut-il être considéré comme une excuse ?
    Qu’est-ce donc que la liberté ? Naître, c’est à la fois naître du monde et naître au monde. Le monde est déjà constitué, mais aussi jamais complètement constitué. Sous le premier rapport, nous sommes sollicités, sous le second nous sommes ouverts à une infinité de possibles. Mais cette analyse est encore abstraite, car nous existons sous les deux rapports à la fois. Il n’y a donc jamais déterminisme et jamais choix absolu, jamais je ne (...)

  • Je n’ai pas choisi de naître, et, une fois que je suis né, le temps fuse à travers moi, quoi que je fasse . - Août 2003

    Qu’on n’ait pas choisi de naître peut-il être considéré comme une excuse ?
    Rien n’est faux de ce qu’on dit du sujet : il est vrai que le sujet comme présence absolue à soi est rigoureusement indéclinable, et que rien ne saurait lui advenir dont il ne porte en lui-même l’esquisse ; il est vrai aussi qu’il se donne des emblèmes de lui-même dans la succession et dans la multiplicité, et que ces emblèmes sont lui, puisque sans eux il serait comme un cri inarticulé et ne parviendrait pas même à la conscience de (...)