Mais, d’abord, il vous faut apprendre ce qu’était la nature de l’être humain et ce qui lui est arrivé. Au temps jadis, notre nature n’était pas la même qu’aujourd’hui, mais elle était d’un genre différent.
Oui, et premièrement, il y avait trois catégories d’êtres humains et non pas deux comme maintenant, à savoir le mâle et la femelle. Mais il en existait encore une troisième qui participait des deux autres, dont le nom subsiste aujourd’hui, mais qui, elle, a disparu. En ce temps-là en effet il y avait (...)
« Socrate — Bien. Allons donc, je vais te proposer une autre image […]. En effet, regarde bien si ce que tu veux dire, quand tu parles de ces deux genres de vie, une vie d’ordre et une vie de dérèglement, ne ressemble pas à la situation suivante. Suppose qu’il y ait deux hommes qui possèdent, chacun, un grand nombre de tonneaux. Les tonneaux de l’un sont sains, remplis de vin, de miel, de lait, et cet homme a encore bien d’autres tonneaux, remplis de toutes sortes de choses. Chaque tonneau est donc (...)
Socrate est en prison, enchaîné :
Socrate s’assit sur son lit, et pliant la jambe d’où l’on venait d’ôter la chaîne, et la frottant avec sa main : « Quelle chose étrange », nous dit-il, « que ce que les hommes appellent plaisir, et comme elle s’accorde merveilleusement avec la douleur, qu’on croit pourtant son contraire ; car s’ils ne peuvent jamais se rencontrer ensemble, quand on prend l’un des deux pourtant, il faut presque toujours s’attendre à l’autre, comme s’ils étaient liés inséparablement. Je (...)
SOCRATEAprès les plaisirs mélangés, l’ordre naturel exige que nous abordions à leur tour les plaisirs sans mélange. PROTARQUE Très bien. SOCRATE Je vais donc me tourner vers eux et tâcher de les mettre sous nos yeux ; car je ne partage pas du tout l’opinion de ceux qui prétendent que tous les plaisirs ne sont qu’une cessation de la douleur. Cependant, comme je l’ai dit, je me sers de leur témoignage pour prouver qu’il y a des plaisirs qui paraissent être réels, mais qui ne le sont en aucune manière, et (...)
—Quel moyen serait alors à notre disposition, dis-je, dans le cas où se présente la nécessité de ces mensonges dont nous parlions tout à l’heure, pour persuader de la noblesse d’un certain mensonge d’abord les gouvernants eux-mêmes, et si ce n’est pas possible, le reste de la cité ?
—Quel mensonge ? demanda-t-il.
—Rien de nouveau, dis-je, seulement une affaire phénicienne , qui s’est passée autrefois déjà en maints endroits, comme l’ont dit et fait croire les poètes, mais qui n’est pas arrivée chez nous (...)
Calliclès - Mais voici ce qui est beau et juste suivant la nature, je te le dis en toute franchise, c’est que, pour bien vivre, il faut laisser prendre à ses passions tout l’accroissement possible, au lieu de les réprimer, et, quand elles ont atteint toute leur force, être capable de leur donner satisfaction par son courage et son intelligence et de remplir tous ses désirs à mesure qu’ils éclosent.
Mais cela n’est pas, je suppose, à la portée du vulgaire. De là vient qu’il décrie les gens qui en (...)
Calliclès : Or, le plus souvent, la nature et la loi s’opposent l’une à l’autre. Si donc, par pudeur, on n’ose pas dire ce qu’on pense, on est forcé de se contredire. C’est un secret que tu as découvert, toi aussi, et tu t’en sers pour dresser des pièges dans la dispute. Si l’on parle en se référant à la loi, tu interroges en te référant à la nature, et si l’on parle de ce qui est dans l’ordre de la nature, tu interroges sur ce qui est dans l’ordre de la loi. C’est ainsi, par exemple, qu’à propos de (...)
L’Étranger : J’ai, quant à moi, l’impression nette d’apercevoir deux formes de l’art imitatif. Mais, pour ce qui est de dire en laquelle des deux peut bien se trouver la nature en quête de laquelle nous sommes, je ne me juge pas encore capable de le savoir.
Théétète : Commence pourtant par nous dire, toi, et par nous distinguer quelles sont les deux formes dont tu veux parler !
L’Étranger : Je parle de deux formes, parce que si, dans cet art, je vois d’un coté un art de simulation, celui-ci existe (...)
Lors de son dernier entretien, avant de devoir se donner la mort comme le veut sa condamnation (voyez l’Apologie de Socrate), Socrate justifie son consentement devant la sentence.
Socrate - Mais il est temps que je vous rende compte, à vous qui êtes mes juges, des motifs qui me font croire qu’un homme qui a réellement passé sa vie à philosopher a raison d’avoir confiance au moment de mourir et d’espérer qu’il aura là-bas des biens infinis, dès qu’il aura terminé sa vie. Comment cela peut se réaliser, (...)
Voyez le commentaire que fait Cicéron de cette fable : Sur la fable de Gygès le Lydien.
Que ceux qui pratiquent la justice agissent par impuissance de commettre l’injustice, c’est ce que nous sentirons particulièrement bien si nous faisons la supposition suivante. Donnons licence au juste et à l’injuste de faire ce qu’ils veulent ; suivons-les et regardons où, l’un et l’autre les mène le désir. Nous prendrons le juste en flagrant délit de poursuivre le même but que l’injuste, poussé par le besoin de (...)
Socrate
[274c] Je puis te rapporter une tradition des anciens, car les anciens savaient la vérité. Si nous pouvions la trouver par nous-mêmes, nous inquiéterions-nous des opinions des hommes ?
Phèdre
Quelle plaisante question ! Mais dis-moi ce que tu prétends avoir entendu raconter.
Socrate
J’ai donc oui dire qu’il existait près de Naucratis, en Égypte, un des antiques dieux de ce pays, et qu’à ce dieu les Égyptiens consacrèrent l’oiseau qu’ils appelaient ibis. Ce dieu se nommait Theuth. C’est lui (...)
Le philosophe est celui qui désire la sagesse tout entière
(474c)
Socrate : Lorsqu’on dit de quelqu’un qu’il aime une chose, on n’entend point par là, si l’on parle juste, qu’il aime une partie de cette chose et non l’autre, mais qu’il la chérit tout entière ?
Glaucon : Il faut, je crois, me le rappeler, (474d) car je ne m’en souviens pas bien.
S : Il siérait à un autre, Glaucon, de parler comme tu fais ; mais un homme amoureux ne doit pas oublier que tous ceux qui sont en leur bel âge piquent (...)
Voir L’Allégorie de la Caverne., pour une présentation allégorique de la condition humaine conforme à la distinction entre le visible et l’intelligible élaborée ici.
(509d)
Socrate : Prends donc une ligne coupée en deux segments inégaux , l’un représentant le genre visible, l’autre le genre intelligible, et coupe de nouveau chaque segment suivant la même proportion ; tu auras alors, en classant les divisions obtenues d’après leur degré relatif de clarté ou d’obscurité, dans le monde visible, un (...)
Diotime poursuit ses révélations sur la nature d’Eros, et en vient à la révélation suprème.
Socrate et Diotime (1) : Le mythe de la naissance d’amour
Socrate et Diotime (2) : Le désir d’immortalité
Voilà sans doute, Socrate, dans l’ordre de l’amour, les vérités auxquelles tu peux être, toi aussi, initié. Mais la révélation suprême et la contemplation qui en sont le but quand on suit la bonne voie, je ne sais si elles seront à ta portée. Je vais parler pourtant, dit-elle, sans ménager mon zèle. Essaye de me (...)
Socrate poursuite le récit de sa rencontre avec Diotime.
Socrate et Diotime (1) : Le mythe de la naissance d’amour
Socrate et Diotime (3) : La dialectique du Beau
Je repris : "Eh bien, soit, étrangère : tu as raison. Mais si telle est la nature de l’Amour, à quoi sert-il aux hommes ?
- Justement, Socrate, je vais à présent essayer de te l’apprendre. L’Amour a donc un tel caractère et une telle origine : il est amour des choses belles, comme tu le déclares. Or, si l’on nous demandait : "Qu’est-ce (...)
Socrate - Éros est-il amour de rien ou de quelque chose ?
Agathon - De quelque chose évidemment.
Socrate - Eh bien, voilà un point auquel tu dois veiller avec soin, en te remettant en mémoire ce dont il est amour. Tout ce que je veux savoir, c’est si Éros éprouve oui ou non le désir de ce dont il est amour.
Agathon - Assurément, il en éprouve le désir, répondit-il.
Socrate - Est-ce le fait de posséder ce qu’il désire et ce qu’il aime qui fait qu’il le désire et qu’il l’aime, ou le fait de ne pas me (...)
Hésiode, Prométhée
Eschyle, Prométhée enchaîné
C’était le temps où les dieux existaient déjà, mais où les races mortelles n’existaient pas encore. Quand vint le moment marqué par le destin pour la naissance de celles-ci, voici que les dieux les façonnent à l’intérieur de la terre avec un mélange de terre et de feu et de toutes les substances qui se peuvent combiner avec le feu et la terre. Au moment de les produire à la lumière, les dieux ordonnèrent à Prométhée et à Épiméthée de distribuer convenablement (...)
Voir La ligne droite divisée pour un exposé de la distinction entre le visible et l’intelligible.
« Socrate : Maintenant, représente-toi de la façon que voici l’état de notre nature relativement à l’instruction et à l’ignorance. Considère ceci : des hommes dans une demeure souterraine, en forme de caverne. Celle-ci possède en guise d’entrée un long passage menant vers le haut, vers la lumière du jour, et en direction duquel toute la caverne se rassemble. Les hommes sont là depuis leur enfance, les jambes (...)
Socrate, le philosophe, interroge Diotime, savante en ce qui concerne le domaine de l’amour, et en beaucoup d’autres choses . Socrate et Diotime (2) : Le désir d’immortalité
Socrate et Diotime (3) : La dialectique du Beau
Voici le discours sur l’Amour que j’entendis un jour de la bouche d’une femme de Mantinée, Diotime, qui était savante en ce domaine comme en beaucoup d’autres. C’est elle qui jadis, avant la peste , fit faire aux Athéniens les sacrifices qui écartèrent pour dix ans le fléau. Et (...)
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