EIV - Proposition 25

  • 16 juin 2004

Personne ne s’efforce de conserver son être à cause d’une autre chose.

DÉMONSTRATION

L’effort par lequel chaque chose s’efforce de persévérer dans son être est défini (Prop. 7, p. III) par la seule essence de la chose elle-même ; et de cette seule essence supposée donnée, non de celle d’une chose différente, il suit nécessairement (Prop. 6, p. III) que chacun s’efforce de conserver son être. Cette Proposition est évidente, en outre, par le Corollaire de la Proposition 22. Car, si l’homme s’efforçait de conserver son être à cause d’une autre chose, cette chose serait ainsi la première origine de la vertu (comme il est connu de soi), ce qui (Coroll. visé) est absurde. Donc personne ne s’efforce, etc. C.Q.F.D. [*]


Nemo suum esse alterius rei causa conservare conatur.

DEMONSTRATIO :

Conatus quo unaquæque res in suo esse perseverare conatur, sola ipsius rei essentia definitur (per propositionem 7 partis III) eaque sola data, non autem ex alterius rei essentia necessario sequitur (per propositionem 6 partis III) ut unusquisque suum esse conservare conetur. Patet præterea hæc Propositio ex corollario propositionis 22 hujus partis. Nam si homo alterius rei causa suum esse conservare conaretur, tum res illa primum esset virtutis fundamentum (ut per se notum) quod (per prædictum corollarium) est absurdum. Ergo nemo suum esse etc. Q.E.D.


[*(Saisset :) Personne ne s’efforce de conserver son être à cause d’une autre chose que soi-même. Démonstration L’effort par lequel chaque chose tend à persévérer dans son être est déterminé par la seule essence de cette même chose (en vertu de la Propos. 7, part. 3), et résulte nécessairement de cette seule essence une fois donnée, et non de l’essence d’une autre chose (par la Propos. 6, part. 3). Cette proposition résulte évidemment aussi du Coroll. de la Propos. 22. Car si un homme s’efforçait de conserver son être à cause d’une autre chose que soi-même, cette chose serait évidemment le premier fondement de la vertu, ce qui est absurde (par le précéd. Coroll.). Donc personne ne s’efforce, etc. C. Q. F. D.

Dans la même rubrique

EIV - Proposition 19

EIII - Proposition 9 - scolie ; EIII - Proposition 28 ; EIII - Définitions des affects - 01.
EIV - Proposition 8.
Chacun appète ou a en (...)

EIV - Proposition 20

EIII - Proposition 4 ; EIII - Proposition 6 ; EIII - Proposition 7.
EIV - Définition 8.
Plus on s’efforce à chercher ce qui est utile, (...)

EIV - Proposition 20 - scolie

EIII - Proposition 10.
Personne donc n’omet d’appéter ce qui lui est utile ou de conserver son être, sinon vaincu par des causes extérieures (...)

EIV - Proposition 21

EIII - Proposition 7 ; EIII - Définitions des affects - 01.
Nul ne peut avoir le désir de posséder la béatitude, de bien agir et de bien (...)

EIV - Proposition 22

EIII - Proposition 7.
EIV - Définition 8.
On ne peut concevoir aucune vertu antérieure à celle-là (c’est-à-dire à l’effort pour se (...)

EIV - Proposition 22 - corollaire

EIV - Proposition 21 ; EIV - Proposition 22.
L’effort pour se conserver est la première et unique origine de la vertu. Car on ne peut (...)

EIV - Proposition 23

EIII - Définition 1 ; EIII - Définition 2 ; EIII - Proposition 1.
EIV - Définition 8.
L’homme, en tant qu’il est déterminé à faire quelque (...)

EIV - Proposition 24

EIII - Proposition 3.
EIV - Définition 8 ; EIV - Proposition 22 - corollaire.
Agir par vertu absolument n’est rien d’autre en nous (...)

EIV - Proposition 26

EII - Proposition 40 (et EII - Proposition 40 - scolie 2).
EIII - Proposition 6 ; EIII - Proposition 7 ; EIII - Proposition 9 - scolie.
EIV (...)

EIV - Proposition 27

EII - Proposition 40 - scolie 2 ; EII - Proposition 41 ; EII - Proposition 43 (et EII - Proposition 43 - scolie).
EIV - Proposition 26.
Il (...)

EIV - Proposition 28

EI - Définition 6 ; EI - Proposition 15.
EIII - Proposition 1 ; EIII - Proposition 3.
EIV - Définition 1 ; EIV - Proposition 23 ; EIV - (...)