EV - Proposition 37

  • 3 juillet 2004

Il n’est rien donné dans la Nature qui soit contraire à cet Amour intellectuel, c’est-à-dire le puisse ôter.

DÉMONSTRATION

Cet Amour intellectuel suit nécessairement de la nature de l’Âme en tant qu’on la considère elle-même, par la nature de Dieu, comme une vérité éternelle (Prop. 33 et 29). Si donc quelque chose était donné qui fût contraire à cet Amour, ce quelque chose serait contraire au vrai ; et, en conséquence, ce qui pourrait ôter cet Amour ferait que ce qui est vrai se trouvât faux ; or cela (comme il est connu de soi) est absurde. Donc il n’est rien donné dans la Nature, etc. C.Q.F.D. [*]


Nihil in natura datur quod huic amori intellectuali sit contrarium sive quod ipsum possit tollere.

DEMONSTRATIO :

Hic intellectualis amor ex mentis natura necessario sequitur quatenus ipsa ut æterna veritas per Dei naturam consideratur (per propositiones 33 et 29 hujus). Si quid ergo daretur quod huic amori esset contrarium, id contrarium esset vero et consequenter id quod hunc amorem posset tollere, efficeret ut id quod verum est, falsum esset, quod (ut per se notum) est absurdum. Ergo nihil in natura datur etc. Q.E.D.


[*(Saisset :) Il n’y a rien dans la nature qui soit contraire à cet amour intellectuel ou qui le puisse détruire. Démonstration Cet amour intellectuel résulte nécessairement de la nature de l’âme, en tant qu’on la conçoit comme une vérité éternelle et qu’on la rapporte à la nature de Dieu (par les Propos. 33 et 29). Si donc quelque chose se rencontrait qui fût contraire à cet amour, elle serait contraire à la vérité, et par conséquent, en détruisant l’amour intellectuel, elle rendrait faux ce qui est vrai, conséquence absurde. Il n’y a donc rien dans la nature, etc. C. Q. F. D.

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