TRE - 74

  • 18 septembre 2005


Il importe encore ici d’avoir égard à une rencontre qu’il ne valait pas la peine de noter en traitant de la fiction et qui est l’occasion de l’erreur la plus grande, à savoir quand certaines choses présentes à l’imagination sont aussi dans l’entendement, c’est-à-dire sont conçues clairement et distinctement : en pareil cas, tant que le distinct n’est pas distingué du confus, la certitude, c’est-à-dire l’idée vraie, se mêle aux idées non distinctes. Quelques-uns, par exemple, d’entre les Stoïciens ont, par rencontre, entendu parler de l’âme et aussi de son immortalité, choses qu’ils ne faisaient qu’imaginer confusément ; ils imaginaient aussi et en même temps percevaient par l’entendement que les corps les plus subtils pénètrent tous les autres et ne sont pénétrés par aucuns. Imaginant toutes ces choses ensemble et y joignant la certitude de cet axiome, ils étaient certains tout aussitôt que ces plus subtils d’entre les corps sont l’esprit, qu’ils ne peuvent être divisés, etc.


Sed quod adhuc venit considerandum, et quod circa fictionem non fuit operae pretium notare, et ubi maxima datur deceptio, est, quando contingit, ut quaedam, quae in imaginatione offeruntur, sint etiam in intellectu, hoc est, quod clare et distincte concipiantur, quod tum, quamdiu distinctum a confuso non distinguitur, certitudo, hoc est, idea vera cum non distinctis commiscetur. Ex. gr. quidam Stoicorum forte audiverunt nomen animae, et etiam quod sit immortalis, quae tantum confuse imaginabantur ; imaginabantur etiam, et simul intelligebant corpora subtilissima cetera omnia penetrare, et a nullis penetrari. Cum haec omnia simul imaginabantur, concomitante certudine huius axiomatis, statim certi reddebantur, mentem esse subtilissima illa corpora, et subtilissima illa corpora non dividi etc.


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