Traité politique, VI, 40

  • 27 février 2005


Pour ce qui est de la religion, il ne faut pas que des temples soient construits aux frais des villes, ni qu’il y ait des lois sur les croyances, à moins qu’elles ne soient séditieuses et ne détruisent les fondements de la Cité. Ceux à qui la liberté de pratiquer publiquement un culte religieux est donnée, élèveront des temples, s’ils le veulent, à leurs frais. Quant au roi, il aura dans sa cour un temple à lui pour y pratiquer la religion de son choix [1].


Traduction Saisset :

Encore un mot sur ce qui concerne la religion. On ne doit bâtir aucun temple aux frais des villes, et il n’y a pas lieu de faire des lois sur les opinions, à moins qu’elles ne soient séditieuses et subversives. Que ceux donc à qui l’on accorde l’exercice public de leur religion, s’ils veulent un temple, le bâtissent à leurs frais. Quant au Roi, il aura dans son palais un temple particulier pour y pratiquer la religion à laquelle il est attaché.


Ad religionem quod attinet, nulla plane templa urbium sumptibus aedificanda, nec iura de opinionibus statuenda, nisi seditiosae sint et civitatis fundamenta evertant. Ii igitur, quibus religionem publice exercere conceditur, templum si velint suis sumptibus aedificent. At rex ad religionem, cui addictus est, exercendam templum in aula sibi proprium habeat.


[1Voyez le Traité théologico-politique, chap.20.

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