TRE - 47

  • 16 septembre 2005


Si, par la suite, quelque sceptique se trouvait dans le doute à l’égard de la première vérité elle-même et de toutes celles que nous déduirons, selon la norme, de cette première vérité, c’est, ou bien qu’il parlera contre sa conscience, ou bien nous avouerons qu’il y a des hommes dont l’esprit est complètement aveugle, qu’il le soit de naissance ou que les préjugés, c’est-à-dire quelque accident extérieur, l’aient rendu tel. En effet ils n’ont même pas conscience d’eux-mêmes : s’ils affirment quelque chose ou doutent de quelque chose, ils ne savent pas qu’ils affirment ou qu’ils doutent ; ils disent qu’ils ne savent rien, et cela même qu’ils ne savent rien, ils déclarent l’ignorer ; encore ne le disent-ils pas sans restriction, car ils craignent de s’avouer existants, alors qu’ils ne savent rien, si bien qu’il leur faut enfin garder le silence pour être sûrs de ne rien admettre qui ait senteur de vérité.


Si postea forte quis scepticus et de ipsa prima veritate et de omnibus, quas ad normam primae deducemus, dubius adhuc maneret, ille profecto aut contra conscientiam loquetur, aut nos fatebimur, dari homines penitus etiam animo obcaecatos a nativitate aut a praeiudiciorum causa, id est, aliquo externo casu. Nam neque se ipsos sentiunt. Si aliquid affirmant,vel dubitant, nesciunt se dubitare aut affirmare ; dicunt se nihil scire, et hoc ipsum, quod nihil sciunt, dicunt se ignorare ; neque hoc absolute dicunt ; nam metuunt fateri, se existere, quamdiu nihil sciunt, adeo ut tandem debeant obmutescere, ne forte aliquid supponant, quod veritatem redoleat.


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