010 - EIII - Proposition 2 - scolie




Cela se conçoit plus clairement encore par ce qui a été dit dans le scolie de la Propos. 7, part. 2, savoir, que l’âme et le corps sont une seule et même chose, qui est conçue tantôt sous l’attribut de la pensée, tantôt sous celui de l’étendue. D’où il arrive que l’ordre, l’enchaînement des choses, est parfaitement un, soit que l’on considère la nature sous tel attribut ou sous tel autre, et partant, que l’ordre des actions et des passions de notre corps et l’ordre des actions et des passions de l’âme sont simultanés de leur nature. C’est ce qui résulte aussi d’une façon évidente de la démonstration de la Propos. 12, partie 2.

Mais, quelle que soit la force de ces preuves, et bien qu’il ne reste véritablement aucune raison de douter encore, j’ai peine à croire que les hommes puissent être amenés à peser avec calme mes démonstrations, à moins que je ne les confirme par l’expérience ; tant est grande chez eux cette conviction, que c’est par la seule volonté de l’âme que le corps est mis tantôt en mouvement, tantôt en repos, et qu’il exécute enfin un grand nombre d’opérations qui s’accomplissent au gré de l’âme et sont l’ouvrage de la pensée. Personne, en effet, n’a déterminé encore ce dont le corps est capable ; en d’autres termes, personne n’a encore appris de l’expérience ce que le corps peut faire et ce qu’il ne peut pas faire, par les seules lois de la nature corporelle et sans recevoir de l’âme aucune détermination. Et il ne faut point s’étonner de cela, puisque personne encore n’a connu assez profondément l’économie du corps humain pour être en état d’en expliquer toutes les fonctions ; et je ne parle même pas ici de ces merveilles qu’on observe dans les animaux et qui surpassent de beaucoup la sagacité des hommes, ni de ces actions des somnambules qu’ils n’oseraient répéter durant la veille : toutes choses qui montrent assez que le corps humain, par les seules lois de la nature, est capable d’une foule d’opérations qui sont pour l’âme jointe à ce corps un objet d’étonnement. Ajoutez encore que personne ne sait comment et par quels moyens l’âme meut le corps, ni combien de degrés de mouvement elle lui peut communiquer, ni enfin avec quelle rapidité elle est capable de le mouvoir. D’où il suit que, quand les hommes disent que telle ou telle action du corps vient de l’âme et de l’empire qu’elle a sur les organes, ils ne savent vraiment ce qu’ils disent, et ne font autre chose que confesser en termes flatteurs pour leur vanité qu’ils ignorent la véritable cause de cette action et en sont réduits à l’admirer. Mais, diront-ils, que nous sachions ou que nous ignorions par quels moyens l’âme meut le corps, nous savons du moins par expérience que si l’âme humaine n’était pas disposée à penser, le corps resterait dans l’inertie. Notre propre expérience nous apprend encore qu’un grand nombre d’actions, comme parler et se taire, sont entièrement au pouvoir de l’âme, et par conséquent nous devons croire qu’elles dépendent de sa volonté. Je répondrai en demandant à mon tour, premièrement, si nous ne savons pas par expérience que l’âme est incapable de penser quand le corps est dans l’inertie ; car enfin, aussitôt que le corps est endormi, l’âme ne tombe-t-elle pas dans le sommeil ? et conserve-t-elle le pouvoir de penser qu’elle avait durant la veille ? Ce n’est pas tout ; je crois qu’il n’est personne qui n’ait éprouvé que l’âme n’est pas toujours également propre à penser à un même objet ; mais à mesure que le corps est mieux disposé à ce que l’image de telle ou telle chose soit excitée en lui, l’âme est plus propre à en faire l’objet de sa contemplation. On répondra sans doute qu’il est impossible de déduire des seules lois de la nature corporelle les causes des édifices, des peintures et de tous les ouvrages de l’art humain, et que le corps humain, s’il n’était déterminé et guidé par l’âme, serait incapable, par exemple, de construire un temple. Mais j’ai déjà montré que ceux qui parlent ainsi ne savent pas ce dont le corps est capable, ni ce qui peut se déduire de la seule considération de sa nature ; et l’expérience leur fait bien voir que beaucoup d’opérations s’accomplissent par les seules lois de la nature, qu’ils auraient jugées impossibles sans la direction de l’âme, comme les actions que font les somnambules en dormant et dont ils sont tout étonnés quand ils se réveillent. J’ajoute enfin que le mécanisme du corps humain est fait avec un art qui surpasse infiniment l’industrie humaine ; et, sans vouloir ici faire usage de cette proposition que j’ai démontrée plus haut, savoir, que de la nature considérée sous un attribut quelconque il résulte une infinité de choses, je passe immédiatement à la seconde objection qu’on m’adresse.
Certes, j’accorderai volontiers que les choses humaines en iraient bien mieux, s’il était également au pouvoir de l’homme et de se taire et de parler ; mais l’expérience est là pour nous enseigner, malheureusement trop bien, qu’il n’y a rien que l’homme gouverne moins que sa langue, et que la chose dont il est le moins capable, c’est de modérer ses appétits ; d’où il arrive que la plupart se persuadent que nous ne sommes libres qu’à l’égard des choses que nous désirons faiblement, par la raison que l’appétit qui nous porte vers ces choses peut aisément être comprimé par le souvenir d’un autre objet que notre mémoire nous rappelle fréquemment ; et ils croient au contraire que nous ne sommes point libres à l’égard des choses que nous désirons avec force et que le souvenir d’un autre objet ne peut nous faire cesser d’aimer. Mais il est indubitable que rien n’empêcherait ces personnes de croire que nos actions sont toujours libres, si elles ne savaient pas par expérience qu’il nous arrive souvent de faire telle action dont nous nous repentons ensuite, et souvent aussi, quand nous sommes agités par des passions contraires, de voir le meilleur et de faire le pire. C’est ainsi que l’enfant s’imagine qu’il désire librement le lait qui le nourrit ; s’il s’irrite, il se croit libre de chercher la vengeance ; s’il a peur, libre de s’enfuir. C’est encore ainsi que l’homme ivre est persuadé qu’il prononce en pleine liberté d’esprit ces mêmes paroles qu’il voudrait bien retirer ensuite, quand il est redevenu lui-même ; que l’homme en délire, le bavard, l’enfant et autres personnes de cette espèce sont convaincues qu’elles parlent d’après une libre décision de leur âme, tandis qu’il est certain qu’elles ne peuvent contenir l’élan de leur parole. Ainsi donc, l’expérience et la raison sont d’accord pour établir que les hommes ne se croient libres qu’à cause qu’ils ont conscience de leurs actions et ne l’ont pas des causes qui les déterminent, et que les décisions de l’âme ne sont rien autre chose que ses appétits, lesquels varient par suite des dispositions variables du corps. Chacun, en effet, se conduit en toutes choses suivant la passion dont il est affecté : ceux qui sont livrés au conflit de plusieurs passions contraires ne savent trop ce qu’ils veulent ; et enfin, si nous ne sommes agités d’aucune passion, la moindre impulsion nous pousse çà et là en des directions diverses. Or, il résulte clairement de tous ces faits que la décision de l’âme et l’appétit ou détermination du corps sont choses naturellement simultanées, ou, pour mieux dire, sont une seule et même chose, que nous appelons décision quand nous la considérons sous le point de vue de la pensée et l’expliquons par cet attribut, et détermination quand nous la considérons sous le point de vue de l’étendue et l’expliquons par les lois du mouvement et du repos ; mais tout cela deviendra plus clair encore par la suite de ce traité. Ce que je veux surtout qu’on remarque ici avec une attention particulière, c’est que nous ne pouvons rien faire par la décision de l’âme qu’à l’aide de la mémoire. Par exemple, nous ne pouvons prononcer une parole qu’à condition de nous en souvenir. Or, il ne dépend évidemment pas du libre pouvoir de l’âme de se souvenir d’une chose ou de l’oublier. Aussi pense-t-on que cela seulement est au pouvoir de notre âme, savoir, de nous taire ou de parler à volonté sur une chose que la mémoire nous rappelle. Mais, en vérité, quand nous rêvons que nous parlons, ne croyons-nous pas que nous prononçons certaines paroles en vertu d’une libre décision de l’âme ? et cependant nous ne parlons effectivement pas ; ou, si nous parlons, c’est par un mouvement spontané de notre corps. Nous rêvons aussi quelquefois que nous tenons certaines choses cachées en vertu d’une décision semblable à celle qui nous fait taire ces choses durant la veille. Enfin nous croyons en songe faire librement des actions qu’éveillés nous n’oserions pas accomplir ; et puisqu’il en est ainsi, je voudrais bien savoir s’il faut admettre dans l’âme deux espèces de décisions, savoir, les décisions fantastiques et les décisions libres. Que si on ne veut pas extravaguer à ce point, il faut nécessairement accorder que cette décision de l’âme que nous croyons libre n’est véritablement pas distinguée de l’imagination ou de la mémoire, qu’elle n’est au fond que l’affirmation que toute idée, en tant qu’idée, enveloppe nécessairement (voir la Propos. 49, partie 2). Par conséquent, ces décisions de l’âme naissent en elle avec la même nécessité que les idées des choses qui existent actuellement. Et tout ce que je puis dire à ceux qui croient qu’ils peuvent parler, se taire, en un mot, agir, en vertu d’une libre décision de l’âme, c’est qu’ils rêvent les yeux ouverts.


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15 mai 2004

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EIII - Proposition 41 - scolie

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EIII - Proposition 40 - corollaire 2
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15 mai 2004

EIII - Proposition 40 - corollaire 2

EIII - Proposition 26 ; EIII - Proposition 39 ; EIII - Proposition 40.
Celui qui imagine qu’une personne pour laquelle il n’a encore ressenti aucune espèce de passion a été poussée par la haine à lui causer un certain mal s’efforcera (…)

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EIII - Proposition 40 - scolie

EIII - Proposition 25 ; EIII - Proposition 30 (et EIII - Proposition 30 - scolie) ; EIII - Proposition 39.
Que s’il vient à imaginer qu’il ait donné à celui qui le hait un juste sujet de haine, il éprouvera de la honte (par la Propos. 30 et (…)

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EIII - Proposition 40

EIII - Proposition 13 - scolie ; EIII - Proposition 27.
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EIII - Proposition 13 - scolie ; EIII - Proposition 28 ; EIII - Proposition 37.
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12 mai 2004

EIII - Proposition 38

EIII - Proposition 11 - scolie ; EIII - Proposition 13 - corollaire et EIII - Proposition 13 - scolie ; EIII - Proposition 21 ; EIII - Proposition 23 ; EIII - Proposition 28 ; EIII - Proposition 33 ; EIII - Proposition 37.
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12 mai 2004

EIII - Proposition 37

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Le désir qui naît de la tristesse ou de la joie, de la haine ou de l’amour, est d’autant plus grand que la passion qui l’inspire (…)

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EIII - Proposition 36 - corollaire
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EIII - Proposition 37

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EIII - Proposition 36 - corollaire

EIII - Proposition 19 ; EIII - Proposition 36.
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12 mai 2004

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EIII - Proposition 11 - scolie ; EIII - Proposition 13 - scolie ; EIII - Proposition 15 - corollaire ; EIII - Proposition 23 ; EIII - Proposition 28 ; EIII - Proposition 30 - scolie ; EIII - Proposition 31 ; EIII - Proposition 34.
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12 mai 2004

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EIII - Proposition 31 - corollaire

EIII - Proposition 28.
EIII - Proposition 31
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12 mai 2004

EIII - Proposition 31

EIII - Proposition 17 - scolie ; EIII - Proposition 27.
Si nous venons à imaginer qu’une personne aime, désire ou hait quelque objet que nous-mêmes nous aimons, désirons ou haïssons, nous l’en aimerons, etc., d’une façon d’autant plus ferme (…)

12 mai 2004

EIII - Proposition 30 - scolie

EII - Proposition 17 - corollaire.
EIII - Proposition 13 - scolie ; EIII - Proposition 25.
L’amour n’étant autre chose (par le Scol. de la Propos. 13) que la joie, accompagnée de l’idée d’une cause extérieure, et la haine, que la (…)

12 mai 2004

EIII - Proposition 30

EII - Proposition 19 ; EII - Proposition 23.
EIII - Proposition 27.
Celui qui imagine qu’une chose qu’il a faite donne aux autres de la joie ressent aussi de la joie, unie à l’idée de soi-même, comme cause de cette joie ; en d’autres (…)

12 mai 2004

EIII - Proposition 29 - scolie

Cet effort pour faire certaines choses ou pour ne les point faire, par le seul motif de plaire aux hommes, se nomme ambition, surtout quand on s’efforce de plaire au vulgaire avec un tel excès d’ardeur qu’on fait certaines choses, ou qu’on s’en (…)

12 mai 2004

EIII - Propositiion 29

EIII - Proposition 13 - scolie ; EIII - Proposition 27 ; EIII - Proposition 28.
Nous nous efforçons de faire toutes les choses que nous imaginons que les hommes * verront avec joie, et nous avons de l’aversion pour celles qu’ils verront (…)

12 mai 2004

EIII - Proposition 28

EII - Proposition 7 - corollaire ; EII - Proposition 11 - corollaire ; EII - Proposition 17.
EIII - Proposition 9 - scolie ; EIII - Proposition 12 ; EIII - Proposition 13 (et EIII - Proposition 13 - scolie) ; EIII - Proposition 20.
Toute (…)

12 mai 2004

EIII - Proposition 27 - corollaire 3 - scolie

EIII - Proposition 22 - scolie.
EIII - Proposition 27 - corollaire 3
Cette volonté, ou cet appétit de faire le bien, qui naît de la commisération que nous ressentons pour l’objet à qui nous voulons faire du bien, s’appelle (…)

11 mai 2004

EIII - Proposition 27 - corollaire 3

EIII - Proposition 9 - scolie ; EIII - Proposition 13 ; EIII - Proposition 27.
Chaque fois qu’un objet nous inspire de la commisération, nous nous efforçons, autant qu’il est en nous, de le délivrer de sa misère.
Démonstration
Toute (…)

11 mai 2004

EIII - Proposition 27 - corollaire 1

EIII - Proposition 27.
EIII - Proposition 27 - scolie
Si nous nous représentons une personne, pour qui d’ailleurs nous n’éprouvons aucune passion, comme causant de la joie à un de nos semblables, nous aimerons cette personne ; si au (…)

11 mai 2004

EIII - Proposition 27 - scolie

EIII - Proposition 22 - scolie.
EIII - Proposition 27
Cette communication d’affection, relativement à la tristesse, se nomme commisération (voyez ci-dessus le Scol. de la Propos. 22) ; mais relativement au désir, c’est l’émulation, (…)

11 mai 2004

EIII - Proposition 27

EII - Proposition 16 ; EII - Proposition 17 - scolie.
EIII - Proposition 23.
Par cela seul que nous nous représentons un objet qui nous est semblable comme affecté d’une certaine passion, bien que cet objet ne nous en ait jamais fait (…)

11 mai 2004

EIII - Proposition 26 - scolie

Nous voyons par ce qui précède qu’il arrive aisément qu’un homme pense de soi ou de ce qu’il aime plus de bien qu’il ne faut, et au contraire, moins de bien qu’il ne faut de ce qu’il hait. Quand cette pensée regarde la personne même qui pense de (…)

11 mai 2004

EIII - Proposition 26

EII - Proposition 17 (et EII - Proposition 17 - corollaire).
EIII - Proposition 12 ; EIII - Proposition 13 ; EIII - Proposition 23.
EIII - Proposition 25
Nous nous efforçons d’affirmer de l’objet que nous avons en haine tout ce que (…)

11 mai 2004

EIII - Proposition 25

EII - Proposition 17 (et EII - Proposition 17 - corollaire).
EIII - Proposition 12 ; EIII - Proposition 13 ; EIII - Proposition 21.
Tout ce que nous nous représentons comme causant de la joie à nous-mêmes ou à ce que nous aimons, nous (…)

11 mai 2004

EIII - Proposition 24 - scolie

EIII - Proposition 24
Cette sorte de passions et celles qui ressemblent à la haine se rapportant à l’envie, qui, par conséquent, n’est autre chose que la haine elle-même, en tant qu’elle dispose l’homme à se réjouir du malheur d’autrui et (…)

11 mai 2004

EIII - Proposition 24

EIII - Proposition 13 - scolie ; EIII - Proposition 21 ; EIII - Proposition 22.
EIII - Proposition 23 - scolie
Si nous nous représentons une personne comme causant de la joie à un objet que nous haïssons nous haïrons aussi cette (…)

11 mai 2004

EIII - Proposition 23 - scolie

EIII - Proposition 27.
EIII - Proposition 23
Cette joie ne peut jamais être solide et pure de tout trouble intérieur ; car (comme je le ferai voir bientôt dans la Propos. 27) notre âme, en tant qu’elle se représente un être qui lui est (…)

11 mai 2004

EIII - Proposition 23

EIII - Proposition 11 - scolie ; EIII - Proposition 13 ; EIII - Proposition 20.
Celui qui se représente l’objet qu’il hait dans la tristesse en sera réjoui ; dans la joie, il en sera contristé ; et chacune de ces affections sera en lui plus (…)

10 mai 2004

EIII - Proposition 22

EIII - Proposition 13 - scolie ; EIII - Proposition 21.
Si nous nous représentons une personne comme causant de la joie à l’objet aimé, nous éprouverons pour elle de l’amour ; si nous nous la figurons, au contraire, comme causant de la (…)

10 mai 2004

EIII - Proposition 22 - scolie

EIII - Proposition 21.
La Proposition 21 nous explique en quoi consiste la commisération, que nous pouvons définir la tristesse née de la misère d’autrui. De quel nom faut-il appeler la joie née du bonheur d’autrui ? c’est ce que j’ignore. (…)

8 mai 2004

EIII - Proposition 21

EIII - Proposition 11 - scolie ; EIII - Proposition 19.
Celui qui se représente l’objet aimé comme saisi de tristesse ou de joie éprouve ces mêmes affections ; et chacune d’elles sera plus ou moins grande dans celui qui aime suivant qu’elle (…)

6 mai 2004

EIII - Proposition 20

EIII - Proposition 11 - scolie ; EIII - Proposition 13 (et EIII - Proposition 13 - scolie).
Celui qui se représente la destruction de ce qu’il hait sera saisi de joie.
Démonstration
L’âme (par la Propos. 13) s’efforce d’imaginer tout ce (…)

6 mai 2004

EIII - Proposition 19

EII - Proposition 17.
EIII - Proposition 11 - scolie ; EIII - Proposition 12 ; EIII - Proposition 13 - scolie.
Celui qui se représente la destruction de ce qu’il aime est saisi de tristesse ; s’il s’en représente la conservation, il (…)

6 mai 2004

EIII - Proposition 18 - scolie 2

Ce qui précède nous fait comprendre ce que c’est qu’espérance, crainte, sécurité, désespoir, contentement et remords. L’espérance n’est autre chose qu’une joie mal assurée, née de l’image d’une chose future ou passée dont l’arrivée est pour nous (…)

6 mai 2004

EIII - Proposition 18 - scolie 1

EII - Proposition 17 ; EII - Proposition 44 - corollaire 1 - scolie.
J’appelle ici une chose, passée ou future, en tant que nous en avons été affectés ou que nous le serons. Par exemple, en tant que nous avons vu ou que nous verrons cette (…)

6 mai 2004

EIII - Proposition 18

EII - Proposition 16 - corollaire 2 ; EII - Proposition 17 (et EII - Proposition 17 - corollaire) ; EII - Proposition 44 - corollaire 1 - scolie.
L’homme peut être affecté d’une impression de joie et de tristesse par l’image d’une chose (…)

6 mai 2004

EIII - Proposition 17 - scolie

EII - Proposition 13 - (Lemme 3 - Axiome 1) ; EII - Proposition 13 - (Postulat 1) ; EII - Proposition 44 - corollaire 1 - scolie.
Cet état de l’âme, né de deux passions contraires, c’est ce qu’on nomme fluctuation ; elle est à la passion ce (…)

6 mai 2004

EIII - Proposition 17

EIII - Proposition 13 - scolie ; EIII - Proposition 16.
Quand une chose nous affecte habituellement d’une impression de tristesse, si nous venons à imaginer qu’elle a quelque ressemblance avec un objet qui nous affecte habituellement d’une (…)

6 mai 2004

EIII - Proposition 16

EIII - Proposition 14 ; EIII - Proposition 15 (et EIII - Proposition 15 - corollaire).
Par cela seul que nous imaginons qu’une certaine chose est semblable par quelque endroit à un objet qui d’ordinaire nous affecte de joie ou de tristesse, (…)

6 mai 2004

EIII - Proposition 15 - scolie

Nous comprenons par ce qui précède comment il peut arriver que nous aimions ou que nous haïssions certains objets sans aucune cause qui nous soit connue, mais seulement par l’effet de la sympathie, comme on dit, ou de l’antipathie. A ce même (…)

6 mai 2004

EIII - Proposition 15 - corollaire

EIII - Proposition 11 - scolie ; EIII - Proposition 12 ; EIII - Proposition 13 - corollaire et EIII - Proposition 13 - scolie ; EIII - Proposition 14.
Par cela seul qu’au moment où notre âme était affectée de joie ou de tristesse nous avons (…)

6 mai 2004

EIII - Proposition 15

EIII - Postulat 1 ; EIII - Proposition 11 - scolie ; EIII - Proposition 14.
Une chose quelconque peut causer dans l’âme, par accident, la joie, la tristesse ou le désir.
Démonstration
Supposons que l’âme soit affectée à la fois de deux (…)

6 mai 2004

EIII - Proposition 14

EII - Proposition 16 - corollaire 2 ; EII - Proposition 18.
EIII - Définition 3.
Si l’âme a été une fois affectée tout ensemble de deux passions, aussitôt que dans la suite elle sera affectée de l’une d’elles, elle sera aussi affectée de (…)

6 mai 2004

EIII - Proposition 13 - scolie

Nous concevons aussi très-clairement par ce qui précède en quoi consistent l’amour et la haine. L’amour n’est autre chose que la joie, accompagnée de l’idée d’une cause extérieure ; et la haine n’est autre chose que la tristesse, accompagnée de (…)

6 mai 2004

EIII - Proposition 13 - corollaire

EIII - Proposition 13
Il suit de là que l’âme répugne à imaginer les choses qui diminuent ou empêchent sa puissance et celle du corps.
EIII - Proposition 13 - scolie

6 mai 2004

EIII - Proposition 13

EII - Proposition 17.
EIII - Proposition 9 ; EIII - Proposition 12.
Quand l’âme imagine des choses qui diminuent la puissance d’agir du corps, elle s’efforce, autant qu’il est en elle, de rappeler d’autres choses qui excluent l’existence (…)

6 mai 2004

EIII - Proposition 12

EII - Proposition 7 ; EII - Proposition 17 (et EII - Proposition 17 - scolie).
EIII - Postulat 1 ; EIII - Proposition 6 ; EIII - Proposition 9 ; EIII - Proposition 11.
L’âme s’efforce, autant qu’il est en elle, d’imaginer les choses qui (…)

4 mai 2004

EIII - Proposition 11 - scolie

EII - Proposition 6 ; EII - Proposition 8 - corollaire et EII - Proposition 8 - scolie ; EII - Proposition 17 (et EII - Proposition 17 - scolie) ; EII - Proposition 18 (et EII - Proposition 18 - scolie).
EIII - Proposition 4 ; EIII - (…)

4 mai 2004

EIII - Proposition 11

EII - Proposition 7 ; EII - Proposition 14.
EIII - Proposition 10
Si quelque chose augmente ou diminue, favorise ou empêche la puissance d’agir de notre corps, l’idée de cette chose augmente ou diminue, favorise ou empêche la puissance (…)

4 mai 2004

EIII - Proposition 10

EII - Proposition 9 - corollaire ; EII - Proposition 11 ; EII - Proposition 13.
EIII - Proposition 5 ; EIII - Proposition 7.
Une idée qui exclut l’existence de notre corps ne se peut rencontrer dans notre âme ; elle lui est contraire. (…)

4 mai 2004

EIII - Proposition 9

EII - Proposition 23.
EIII - Proposition 3 ; EIII - Proposition 7 ; EIII - Proposition 8.
L’âme, soit en tant qu’elle a des idées claires et distinctes, soit en tant qu’elle en a de confuses, s’efforce de persévérer indéfiniment dans son (…)

2 mai 2004

EIII - Proposition 8

EIII - Proposition 4.
L’effort par lequel toute chose tend à persévérer dans son être n’enveloppe aucun temps fini, mais un temps indéfini.
Démonstration
Si, en effet, il enveloppait un temps limité, qui déterminât la durée de la chose, (…)

2 mai 2004

EIII - Proposition 7

EI - Proposition 29 ; EI - Proposition 36.
EIII - Proposition 6.
L’effort par lequel toute chose tend à persévérer dans son être n’est rien de plus que l’essence actuelle de cette chose.
Démonstration
L’essence d’un être quelconque (…)

1er mai 2004

EIII - Proposition 6

EI - Proposition 25 - corollaire ; EI - Proposition 34.
EIII - Proposition 4 ; EIII - Proposition 5.
Toute chose, autant qu’il est en elle, s’efforce de persévérer dans son être.
Démonstration
En effet, les choses particulières sont (…)

1er mai 2004

EIII - Proposition 5

EIII - Proposition 4.
EIII - Proposition 4
Deux choses sont de nature contraire ou ne peuvent exister en un même sujet, quand l’une peut détruire l’autre. Démonstration
Car si ces deux choses pouvaient se convenir ou exister ensemble (…)

1er mai 2004

EIII - Proposition 4

EIII - Proposition 3 - scolie
Aucune chose ne peut être détruite que par une cause extérieure. Démonstration
Cette proposition est évidente par elle-même ; car la définition d’une chose quelconque contient l’affirmation et non la (…)

1er mai 2004

EIII - Proposition 3 - scolie

Nous voyons par là que les passions ne se rapportent à l’âme qu’en tant qu’elle a en soi quelque chose qui enveloppe une négation, en d’autres termes, qu’en tant qu’elle est une partie de la nature, laquelle, prise en soi et indépendamment des (…)

1er mai 2004

EIII - Proposition 3

EII - Proposition 11 ; EII - Proposition 13 ; EII - Proposition 15 ; EII - Proposition 29 - corollaire ; EII - Proposition 38 - corollaire.
EIII - Proposition 1.
Les actions de l’âme ne proviennent que des idées adéquates, ses passions (…)

1er mai 2004

EIII - Proposition 2

EII - Définition 1 ; EII - Proposition 6 ; EII - Proposition 11.
Ni le corps ne peut déterminer l’âme à la pensée, ni l’âme le corps au mouvement et au repos, ou a quoi que ce puisse être.
Démonstration
Tous les modes de la pensée ont (…)

1er mai 2004

EIII - Proposition 1 - corollaire

EIII - Proposition 1
Il suit de là que l’âme est sujette à d’autant plus de passions qu’elle a plus d’idées inadéquates ; et au contraire, qu’elle produit d’autant plus d’actions qu’elle a plus d’idées adéquates.
EIII - Proposition 2

30 avril 2004

EIII - Proposition 1

EI - Proposition 36.
EII - Proposition 9 ; EII - Proposition 11 - corollaire ; EII - Proposition 40 - scolie 1 ; EII - Proposition 40 - scolie 2.
EIII - Définition 1 ; EIII - Définition 2.
Notre âme fait certaines actions et souffre (…)

30 avril 2004

EIII - Postulat 2

EII - Proposition 13 - (Postulat 5) ; EII - Proposition 17 - scolie.
EIII - Postulat 1
Le corps humain peut souffrir plusieurs changements et retenir néanmoins les impressions ou traces des choses (voir à ce sujet le Post. 5, partie 2), (…)

30 avril 2004

EIII - Postulat 1

EII - Proposition 13 - (Lemme 5) ; EII - Proposition 13 - (Lemme 7) ; EII - Proposition 13 - (Postulat 1).
EIII - Définition 3
Le Corps humain peut-être affecté de plusieurs modifications par lesquelles sa puissance d’agir est augmentée (…)

30 avril 2004

EIII - Définition 3

EIII - Définition 2
J’entends par passions (affectus) ces affections de corps (affectiones) qui augmentent ou diminuent, favorisent ou empêchent sa puissance d’agir, et j’entends aussi en même temps les idées de ces affections.
C’est (…)

29 avril 2004

EIII - Définition 2

EIII - Définition 1.
EIII - Définition 1
Quand quelque chose arrive, en nous ou hors de nous, dont nous sommes la cause adéquate, c’est-à-dire (par la Déf. précéd.) quand quelque chose, en sous ou hors de nous, résulte de notre nature (…)

29 avril 2004

EIII - Définition 1

EIII - Préface
J’appelle cause adéquate celle dont l’effet peut être clairement et distinctement expliqué par elle seule, et cause inadéquate ou partielle celle dont l’effet ne peut par elle seule être conçu.
EIII - Définition 2

29 avril 2004

EIII - Préface

Quand on lit la plupart des philosophes qui ont traité des passions et de la conduite des hommes, on dirait qu’il n’a pas été question pour eux de choses naturelles, réglées par les lois générales de l’univers, mais de choses placées hors du (…)

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