• « A mesure que quelqu’un devient, ce qu’il devient change autant que lui-même. Les devenirs ne sont pas des phénomènes d’imitation, ni d’assimilation, mais de double capture, d’évolution non parallèle, de noces entre deux règnes. » (Gilles Deleuze, Dialogues, avec Claire Parnet, Ed. Flammarion, 1977, p. 8.)
  • « Les devenirs, loin de ressortir au rêve ou à l’imaginaire l’imaginaire, sont la consistance même du réel. Il importe, pour bien le comprendre, d’en considérer la logique : tout devenir forme un « bloc », autrement dit la rencontre ou la relation de deux termes hétérogènes qui se « déterritorialisent » mutuellement. On n’abandonne pas ce qu’on est pour devenir autre chose (imitation, identification), mais une autre façon de vivre et de sentir hante ou s’enveloppe dans la nôtre et la « fait fuir ». La relation mobilise donc quatre termes et non deux, répartis en séries hétérogènes entrelacées : x enveloppant y devient x’, tandis qu’ y pris dans ce rapport à x devient y ’. » (François Zourabichvili, Le vocabulaire de Deleuze, Ed. Ellipses, 2003, pp. 29-30.)
  • « Le devenir peut-être comparé à un « voyage immobile », où l’on « franchit un seuil » (Gilles Deleuze et Félix Guattari, Kafka, Pour une littérature mineure, Ed. Minuit, 1975, p. 24, p. 65, p. 67) . Le devenir implique la notion topologique de milieu : « le devenir n’est ni un ni deux, ni rapport de deux mais entre-deux, frontière ou ligne de fuite ». (Gilles Deleuze et Félix Guattari, Capitalisme et schizophrénie, tome 2 : Mille plateaux, Ed. de Minuit, 1980, p. 360.) (…)

Tout devenir passe par un « devenir-moléculaire » (Mille plateaux, 1980, chapitre 10). Le devenir n’existe que pour cette part virtuelle de nous-mêmes qui peut se dire « brouillard de singularités ». » (Stéfan Leclercq et Arnaud Villani, « Devenir », in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert Sasso et Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n° 3, Printemps 2003, p. 114.)

  • « On n’est pas dans le monde, on devient avec le monde (.). » (Gilles Deleuze et Félix Guattari, Qu’est-ce que la philosophie ?, Ed. Minuit, 1991, p. 160.)